Basta!, s’exclame Pierre Landry
Le chroniqueur et libre-penseur, Pierre Doc Landry, a commis un récent recueil de textes intitulé «Basta! [Ça suffit]». Il a rassemblé ses chroniques, poèmes et jeux de mots écrits sur des dizaines d’années, qui se moquent de la bien-pensance. Ce véritable plaidoyer pour la liberté d’expression fait ni plus ni moins qu’un pied de nez à la rectitude politique.
«On dirait de nos jours qu’on ne peut plus rien dire sur certains sujets, c’est tabou», résume Pierre Landry à propos de son plus récent ouvrage. Il se réclame de la liberté d’expression, tout en évitant de tomber dans la diffamation et l’appel à la violence, des limites à ne pas franchir.
Il a trié sur le volet ses chroniques écrites pour le Mouton noir et ses lettres adressées aux journaux, en fonction de la vision qu’il voulait donner à son livre. «Dans mon esprit, il est basé sur la liberté d’expression et contre les catéchismes ou ce qu’on pourrait de nos jours nommer comme le wokisme […] J’ai grandi sous l’emprise de la religion catholique, qui dictait toutes les sphères de l’activité humaine», explique Pierre Landry. La vie était régimentée par la religion.
Plusieurs personnes de sa génération (il est maintenant âgé de 77 ans) se sont révoltées contre cette idéologie pendant la Révolution tranquille, qui a laissé dans son sillage une libération des mœurs et de la pensée. L’auteur louperivois a aussi vécu les années hippies et psychédéliques et il a habité dans une commune pendant 13 ans dans le secteur de Saint-Épiphane et L’Isle-Verte.
«On aurait pu penser à ce moment-là que le temps des catéchismes était fini […] Tout à coup surgissent toutes les incongruités liées au wokisme. Par exemple, les questions liées à l’appropriation culturelle. Il faut respecter toutes les nations, les ethnies, il faut reconnaître leur bien-fondé et leur existence. Pourquoi un anthropologue blanc n’aurait pas le droit de faire des études sur des groupes humains différents du sien? En vertu de quoi?», se questionne Pierre Landry. Il s’érige contre la dérive de l’ethnocentrisme, puisque les peuples se sont toujours nourris au contact des autres cultures. «Nous ne sommes pas une nation issue de la fesse gauche de Jupiter», plaisante-t-il.
Pierre Landry dénonce aussi que certaines personnes aient été mises au ban de la société ou qu’elles aient perdu leur emploi pour avoir utilisé le mot en N en citant l’œuvre de Pierre Vallières. «On est dans un absurde épouvantable, quand ça fait en sorte que des gens de bonne foi en viennent à être conspués dans la société.»
Il croit que cette vision machiavélique évacue les nuances contre la vision unilatérale de l’histoire et de la société, sans nuance. L’auteur se porte à la défense des fondements de la démocratie, soit la séparation de la religion et de l’État. Il souligne l’importance de la séparation des pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire.
«Dès qu’il y a des groupes qui essaient de faire des percées dans ces fondements-là, qu’on parle des islamistes ou des ultraconservateurs, c’est inquiétant. La démocratie est excessivement fragile, ça ne tient pas à grand-chose», croit Pierre Landry.
Le système politique marche sur cette corde raide tout le temps avec l’ex-président des Etats-Unis, Donald Trump, souligne-t-il. Avec cet ouvrage, Pierre Landry veut amener les lecteurs à réfléchir et susciter des débats. Il veut dénoncer le danger des manifestations de l’extrémisme dans l’espace public, sous différentes formes. Il réclame le droit de jouer avec les mots et de se foutre de la bien-pensance.
Au tarif où l’on me paie pour écrire
je puis bien me permettre d’être gratuit
- Pierre Landry
Pierre Doc Landry confirme qu’il a signé un contrat avec la maison d’édition Septentrion de Québec pour aborder l’histoire de la Sainte-Trinité et son parcours avec Plume Latraverse et Pierre Léger. La parution de ce livre est prévue en 2025.
EXTRAIT DE BASTA!
Lorsque les sociétés atteignent une certaine aisance, plus personne en leur sein ne veut s’acquitter des basses besognes du quotidien, ces tâches éreintantes qui demandent trop d’efforts, sont mal rémunérées et ne sont pas valorisantes. C’est pourquoi nous importons de la main-d’œuvre étrangère saisonnière pour sarcler les champs et cueillir nos légumes. C’est pourquoi ce sont le plus souvent des femmes noires issues de l’immigration qui curent et torchent nos ainé(e)s et font le ménage dans les maisons bourgeoises. C’est peut-être à ces gens-là qu’on devrait élever des statues.
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