Victor Pelletier et la musique en partage
Un piano à queue Steinway & Sons 1914, modèle A, arrivé comme une surprise. C’est tout ce qu’il fallait à Victor Pelletier pour lui inspirer un projet musical dans son atelier de réparation de pianos. Au cours des derniers mois, il a passé des heures à rénover son ancien espace de travail pour en faire un studio, où il accueille de petits groupes, le temps d’un petit concert dominical au piano.
Quand on entre dans son studio, on comprend rapidement que la musique prend une place prépondérante dans la vie de Victor Pelletier, un accordeur de pianos maintenant à la retraite.
Tout près de la porte, on retrouve un clavier et sur un chevalet reposent des tablettes fabriquées à partir de bois de piano récupéré. Sur les murs, quelques photos des Beatles et de John Lennon sont accrochées. S’il est un grand amateur de musique classique, Victor Pelletier indique que ce groupe a aussi fortement contribué à son éducation musicale.
Une idée lui vient en tête et il se dirige directement au piano sans pouvoir s’empêcher d’interpréter, totalement de mémoire, un arrangement de la chanson «I’ll Cry Instead», écrite par John Lennon. L’entretien sera entrecoupé de nombreuses pièces interprétées par le musicien, dont ses propres compositions et des reprises instrumentales des Beatles ou de Jean-Pierre Ferland. La musique, un langage universel, et Victor Pelletier ne font qu’un.
Il indique, au passage, que son piano à queue Steinway, dont il a récemment fait l’acquisition sur le web, projette énormément de son. «Il faut que je sois poli. Il a une touche extraordinaire. Ce piano, c’est un peu comme la guitare de Jérémie». Il cite ainsi référence aux paroles de la chanson de Patrick Norman: «Elle jouait toute seule. Je n’avais qu’à poser mes doigts et les cordes rouillées prenaient vie.»
L’ambiance présente dans son atelier prend tout son sens lorsqu’il interprète les premières notes du Prélude en C de Jean-Sébastien Bach. Dehors, le vent fait trembler sapins, visibles depuis la fenêtre qui éclaire le pianiste telle un projecteur, pendant que ses doigts s’activent sur les touches du piano.
Le piano Steinway & Sons a été livré directement du Nouveau-Brunswick dans son atelier dissimulé derrière une rangée d’arbres en bordure du rang St-Charles, à Saint-Alexandre-de-Kamouraska. Lorsqu’il se penche au-dessus de la table d’harmonie, il se sent véritablement dans sa zone de confort, «un peu comme un mécanicien qui plonge les mains dans un moteur de Formule 1», image-t-il.
Cette nouvelle acquisition a été la bougie d’allumage qui l’a motivé à complètement rénover son atelier en petit studio. Au fil des années, il a amassé plus d’une vingtaine de chaises en cuir afin de les réparer, sans savoir quoi en faire. Il les utilise finalement pour le public dans son atelier, ce qui en fait selon lui, la salle intime la plus confortable de la région, dit-il avec humour. «Ça me fait de la peine de voir des choses encore bonnes qui sont jetées à la poubelle ou sur le bord du chemin. Maintenant, j’ai la place pour recevoir le monde.»
À la retraite, Victor Pelletier veut partager sa passion pour la musique instrumentale au piano, sans rien demander en retour. «Je dis aux gens soyez indulgents, je ne suis pas un professionnel, il est possible qu’il se glisse quelques fausses notes.»
Son studio peut accueillir un groupe de 15 personnes au maximum. «Ce nouveau piano m’a fait pratiquer davantage. C’est un réel plaisir de jouer. Tu deviens meilleur quand tu fais des concerts. C’est nourrissant de voir le résultat de ses efforts.»
Victor Pelletier ne promet rien, sinon qu’un moment «intime et thérapeutique en bonne compagnie». C’est aussi ce qu’il souhaitait s’offrir en démarrant ce projet personnel. Il est possible de le contacter au 418-495-2298.
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