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«Moi, mes souliers ont beaucoup voyagé !»

durée 3 juillet 2008 | 00h00
  • C’est ce que devaient se dire les élèves de l’École J.-C.-Chapais de Saint-Denis au terme de la prestation qu’ils ont faite à l’espace Félix-Leclerc sis sur l’Île d’Orléans. Ils venaient de réaliser un grand rêve : présenter sur les terres de Félix Leclerc, en présence de sa fille Nathalie, deux représentations de la pièce « Le procès d’une chenille », comédie musicale qu’ils préparent depuis déjà plusieurs mois, et ce, sous la supervision de leur enseignante, Hélène Bérubé, ainsi que de la scénariste et metteure en scène, Lise Gauthier-Lévesque, une directrice d’école à la retraite.

    Le 29 juin dernier, les élèves ont quitté tôt le matin Saint-Denis de Kamouraska pour Québec. Destination : l’Île d’Orléans, terre du légendaire
    poète dont ils ont tant entendu parler.

    Félix, comme ils l’appellent chaleureusement, ils le connaissent bien. Il est devenu un ami pour eux. Ils ont longuement discuté de lui en classe. Ils ont fait des recherches sur sa carrière sur Internet. Ils ont lu des extraits de ses livres, appris plusieurs de ses chansons. Ils ont parlé abondamment de sa vie, de son métier d’auteur-interprète. Ils ont monté une comédie musicale dans laquelle ils jouent tous un rôle, des tout-petits du premier cycle aux plus grands du troisième cycle. Ils ont même réalisé des dessins qui font partie d’une exposition qui accompagne le spectacle.

    Il n’est pas encore midi et déjà la scène est prête. La superbe fresque réalisée comme fond de scène de près de 10 mètres de large par 3,6 mètres de haut a été placée sur le mur de côté. La salle devient comme partie prenante de la pièce. Les chanteurs-comédiens sont fébriles à l’idée de faire revivre l’oeuvre de Félix Leclerc en interprétant une pièce de théâtre extraite du livre Adagio. Ils seront accompagnés de Gratien Landry (la mémoire de
    Félix), de Lise-Gauthier Lévesque et de Geneviève Lévesque (les voisines des Leclerc) ainsi que de Julie Lévesque (au piano et à la guitare).

    Les deux représentations sont à guichet fermé. Les élèves ont l’habitude. Quelques semaines plus tôt à l’auditorium de l’École secondaire Chanoine-Beaudet de Saint-Pascal, ils avaient fait salle comble à trois reprises. Plus de 600 personnes s’étaient déplacées pour assister à leur spectacle. Mais cette fois, c’est différent. Pour les élèves, le fait de se produire si loin de chez eux est rempli de sens. Le spectacle ne fait pas seulement que rendre hommage à Félix, il se déroule dans le patelin de leur ami. Qui plus est, il s’inscrit dans le cadre des activités de commémoration entourant le 20e anniversaire de sa mort.

    L’école est terminée. Ils sont en vacances. Pourtant, ils sont là et ils ont bien l’intention de donner le meilleur d’eux-mêmes.

    Il est 14 h 15. Les projecteurs s’allument.

    Dans leur costume de petites bestioles, les élèves prennent d’assaut la scène. La pièce raconte l’histoire d’une chenille qui, un jour, se saoule de miel et -cause la mort d’un magnifique lys blanc. Après un procès en bonne et due forme, la pauvre est attachée à un radeau et évincée du village. Pendant que les abeilles, araignées, criquets et autres insectes la regardent passer, son cocon se déchire sur le radeau et la chenille qu’on croyait morte devient un papillon. Elle retrouve ainsi toute sa liberté.

    Deux heures d’enchantement, puis un tonnerre d’applaudissements. Les spectateurs sont charmés.

    Dehors, le soleil a chassé les nuages. Nathalie Leclerc, la fille de Félix, qui est sur place, se dit à la fois émue et étonnée.

    Les élèves devront attendre encore quelques heures avant de présenter de nouveau leur spectacle. La deuxième représentation, la dernière de leur grande aventure, est prévue pour 20 h.

    Avant qu’ils aillent se dégourdir les jambes à l’extérieur, Mme Gauthier-Lévesque s’adresse quelques secondes à l’auditoire.

    Elle remercie tous les gens qui ont participé de près ou de loin à la réalisation de ce projet d’école.

    Imaginez... une petite école de 34 élèves. Comme elle le laisse entendre, ce
    n’est pas parce qu’on est petit qu’on ne peut pas devenir très grand. Parlez-en à la petite puce...

    Puis, elle remercie les élèves de leur prestation, eux qui sont assis à l’avant de la scène, attentifs. « Mes enfants, je me sens en cet instant comme votre grand-maman. Je suis vraiment fière de vous », confie-t-elle au détour d’une phrase. Elle leur rappelle toutes les étapes franchies, tous les pas parcourus avant de se retrouver dans ce lieu mythique qu’est l’espace Félix-Leclerc.

    Oui, leurs souliers ont bien voyagé !

    À l’instar de Félix, la scénariste et metteure en scène se permet même de leur faire un peu... la morale, et ce, même si de nos jours, de tels discours ferment l’oreille :

    « Fixez-vous un but, un rêve, croyez-y de toutes vos forces, entourez-vous
    de bonnes personnes qui vous aideront à faire les meilleurs choix, travaillez très fort, éloignez-vous des éteignoirs, soyez des lumières et pensez à Ti-Jean Latour et à l’habitant de l’Île d’Orléans, les deux héros de la chanson « Contumace » de Félix. »

    Aux petites heures de la nuit, la petite troupe remballera le tout pour revenir à Saint-Denis de Kamouraska. Le coeur léger, les élèves se souviendront sûrement longtemps de leur passage à l’espace Félix-Leclerc, un moment à marquer d’une pierre blanche.

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