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Aller-retour Saint-Hubert-Paris

durée 5 novembre 2008 | 10h09
  • Vicky Brisson Bélanger flotte sur un nuage. À peine revenue de Paris, où elle a notamment participé à un salon, elle y a capté mille et un petits détails qui l’aideront à forger ses prochaines toiles. Après avoir quitté le nid familial seulement quelques jours, elle continue de jouer à la maman, comme elle le dit si bien et retournera bientôt à son travail d’ébéniste au sein de l’entreprise Création Verbois à Rivière-du-Loup, soit dès la fin de son congé de maternité.

    Autour de cette vie mouvementée qui lui va à ravir, elle trouve toujours le temps pour peindre. Rencontre avec une artiste géniale au talent certain, une fille passionnée par la vie… tout simplement.

    UN PARCOURS MARQUÉ PAR L’ORIGINALITÉ
    Vicky Brisson Bélanger, qui habite depuis un peu plus d’un an Saint-Hubert, a un parcours plutôt original, à l’image de la fille qu’elle est. Ébéniste de métier, où elle a suivi son cours à Cabano, Vicky a remporté en 2006 le prix du Gouverneur générale. Elle a également été consacrée lauréate nationale du concours « Chapeau les filles », qui récompense les femmes oeuvrant dans des métiers traditionnellement masculins. Cette distinction lui a permis de se voir offrir un stage de marqueterie en France, à l'école Boulle, ainsi qu'une formation de 10 jours avec un professionnel de ce métier d'art. Une rencontre qu’elle n’oubliera certainement jamais.

    LIBERTÉ ET CRÉATIVITÉ
    Fascinée par la marqueterie qu’elle doit laisser de côté faute de temps, elle l’est tout autant pour l’acrylique, ce médium qui lui offre une liberté dont elle a avidement besoin. Depuis quelque temps, la peinture occupe d’ailleurs tous ses temps libres et même une partie de ses nuits. En fait, sa carrière comme artiste connaît une croissance fulgurante. « Ce sont des enchaînements, souligne Vicky. Tu dois être à la bonne place, au bon moment et avec le bon tableau. »

    Au fil de son temps si précieux, symposiums et expositions à travers tout le Québec se succèdent. Elle a notamment participé au symposium du Carnaval de Québec en 2007, événement qui n'accepte que 12 participants. Elle a aussi remporté en 2007 le premier prix du jury lors du Salon des arts des Bois-Francs de Victoriaville. « J’ai mis de côté la marqueterie pour la peinture. Quand tu plantes plein de graines, tu récoltes ce qui pousse, nous dit tout simplement Vicky. Dans un milieu comme l’art, tu dois essayer plein d’affaires. » Pour l’instant, le monde de la peinture s’éclate devant elle et elle doit augmenter la cadence de sa production. Après avoir été invité à participer au Salon Art Shopping au Carrousel du Louvre à Paris en compagnie d’environ 200 artistes, d’où elle revient à peine, ses toiles y sont restées exposées dans une galerie parisienne, Artemis, endroit de prédilection pour les artistes québécois. Elles y seront pour tout le mois de novembre.

    Mais les 8 et 9 novembre, elle retourne pour une deuxième année au Salon des arts des Bois-Francs, à Victoriaville. Au moment de notre rencontre, jeudi dernier, elle envisageait créer quatre toiles avant son départ pour ce salon. Inspirée par tout ce qu’elle a emmagasiné à Paris, les idées ne manquent pas. « Ça ouvre des horizons » insiste-t-elle. C’est le temps qui lui joue des tours puisque sa vie de maman, elle la vit aussi pleinement et consacre ses journées aux deux amours de sa vie, Émilie, cinq ans et Raphaelle, 5 mois.

    Dès que l’heure du dodo arrive, la mère se transforme en artiste, ce qui lui permet d’assouvir sa soif de création. Installée au cœur de sa jolie petite cuisine (elle n’a plus d’atelier depuis l’arrivée de sa deuxième fille), elle s’approprie ce petit espace pour y peindre à l’acrylique et rehausse ses tableaux de lignes en reliefs. Des tableaux marqués par l’originalité où les paysages colorés et vivants y sont largement exploités. « Je n’ai pas besoin d’ambiance particulière pour peindre », s’amuse-t-elle à répéter. En réalité, je crois que Vicky est au comble du bonheur et rien ne peut l’arrêter, surtout pas de petits détails comme cela. « Je ne veux plus grand chose. Je veux que ça continue d’avancer et d’avoir toujours du 'fun' à en faire », mentionne-t-elle.

    UNE DÉMARCHE ARTISTIQUE BIEN À ELLE
    Dans sa démarche artistique, Vicky souligne que d’'influence plasticienne, les lignes, les volumes et la couleur charpentent son oeuvre. « En faisant éclater l'image pour mieux la reconstruire, je m'inspire du verre fragile qui, de main d'artisan se cristallise et devient vitrail. De fait, c'est dans cette recomposition que se créent les forces et la direction de mes oeuvres. Le spectateur accède donc à une symbolique reconquise et c'est à ce moment que l'oeil devient un prisme, un kaléidoscope. Mon travail s'inspire des notions de composition apprises à la suite des formations en photographie et en graphisme. Je tente d'interpréter avec enthousiasme le renouvellement et l'éclatement de la figuration en peinture actuelle. »

    Depuis cinq ans, moment où elle a découvert cette forme d’art, Vicky Brisson Bélanger a connu une impressionnante ascension. Mais il faut avouer qu’elle met les chances son côté. Pour se rendre à Paris notamment, elle a vendu des billets permettant aux détenteurs de gagner l’une de ses toiles. Elle remercie d’ailleurs tous ceux qui l’ont aidé à atteindre son but en achetant des billets. Malgré son succès, elle sait qu’elle ne peut faire route seule et elle apprécie tous ceux qui lui ont permis de se surpasser et de vivre pleinement cette passion qui l’habite depuis cinq ans déjà.

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