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Miroir, miroir : le paysage de l’anse de La Pocatière et son reflet

durée 19 août 2010 | 21h58
  • La Pocatière - Il ne reste plus qu’une semaine pour découvrir l’oeuvre extérieure et accessible en tout temps de l’artiste en arts visuels et médiatiques Émilie Rondeau, présentée sur le site de la Maison touristique du Bas-Saint-Laurent. L’emplacement et l’abondance des structures en place ont inspiré Émilie Rondeau pour intervenir directement sur le mobilier. L’artiste fait écho au processus photographique en intégrant le paysage dans une œuvre qui se décline en trois parties : Miroir miroir, L’observatoire et À table.

    Miroir miroir compte neuf plaques réfléchissantes de plexiglas adossées aux bancs et balançoires disposés sur le site, face au fleuve Saint-Laurent et aux montagnes de Charlevoix. Les miroirs nous renvoient une image portative et néanmoins très englobante du paysage et de l’observateur dans le même plan. L’effet brouille les repères et nous pousse à reconsidérer l’étendue et la beauté du territoire qui s’offre à nous.

    Plus près du fleuve, un cube-miroir de 4pi x 4pi absorbe le marais de l’anse et se joue de son reflet. L’observatoire répond à l’oscillation du fleuve et des roseaux par des paysages symétriques qu’il nous retourne comme une vague. Poste d’observation ou même d’espionnage, il permet de voir les marcheurs près du fleuve comme les panneaux publicitaires de l’autoroute 20.


    Tables à pique-nique, bancs de parc, balançoires et poubelles occupent chaque mètre carré du site.  Dans À table, l’artiste souligne cette abondance en nous offrant une représentation soustractive d’une table à pique-nique afin de créer un petit espace vide. Cette représentation bidimensionnelle et schématisée de la table permet de bien l’identifier, mais lui soutire toute fonction.

    L’artiste reflète et questionne notre rapport au lieu.  Elle crée des images composites où les niveaux de réalité de l’image se confondent. L’œuvre génère des paysages de seconde nature qui offrent une expérience nouvelle du lieu, une invitation à revisiter notre environnement et à le voir autrement. Un dialogue s’initie entre le paysage et son reflet laissant émaner un désir de s’approcher du vrai, du réel, du naturel.

    L’artiste remercie la Halte marine de La Pocatière pour son invitation et son ouverture sur l’interdisciplinarité et le maillage entre les arts et les sciences, ainsi que la Ville de La Pocatière, le Cégep de La Pocatière et tous les autres partenaires au projet. Longue vie à la Halte marine et à son programme d’artiste en résidence.

    Émilie Rondeau vit à Rivière-Ouelle. Elle détient un baccalauréat de l’Université Concordia (2004) et une Maîtrise du Nova College of Art and Design (2006) en arts visuels. En 2009, le Conseil de la culture lui a décerné le Prix à la relève artistique du Bas-Saint-Laurent.

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