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Anne Émond, une cinéaste aulnoise à l’international

durée 1 janvier 2012 | 09h57
  • Saint-Roch-des-Aulnaies — « Si tu veux être international, chante ton pays », disait Beethoven. Anne Émond de Saint-Roch-des-Aulnaies, réalisatrice de Nuit #1, l’a compris et est en train de devenir une cinéaste connue internationalement grâce à ses films qui reflètent à leur façon la culture québécoise.

    Assise derrière la classe, à la Polyvalente de La Pocatière, Anne Thibodeau-Émond avait déjà l’âme d’une créatrice et le tempérament d’une force tranquille à l’adolescence. Douze ans plus tard, c’est une Anne Émond devenue une cinéaste accomplie que je retrouve au bout du fil.

    Parcours

    Bachelière en cinéma en 2005, cette Aulnoise d’origine se démarque désormais par ces œuvres cinématographiques. Depuis 2008, sa fiche d’auteure se remplit à la vitesse de l’éclair.

    « J’ai fait énormément de courts-métrages par moi-même depuis ce temps. C’était assez artisanal au début! Après mes deux premiers, j’ai demandé des subventions à la SODEC et à Téléfilm Canada. »  De fil en aiguille, elle se forge maintenant une place parmi les grands.


    Le film Nuit #1 est classé 16 ans et plus et est présentement à l’affiche

    Distinctions

    Plusieurs de ses courts-métrages ont été en nomination au Gala des Jutra des deux dernières années. Les réalisations de l’auteure de Saint-Roch-des-Aulnaies ne sont pas que nommées, elles récoltent aussi. En 2010, Anne Émond a remporté le prix Coop Vidéo aux Rendez-vous du cinéma québécois pour son film L’ordre des choses. Elle a également reçu le prix du meilleur court-métrage canadien pour Sophie Lavoie au  Festival du nouveau cinéma de Montréal.

    Sa plus récente œuvre, Nuit #1, est à peine arrivée sur le grand écran qu’elle récolte déjà les honneurs. Le prix du meilleur long métrage canadien et le prix de l’Innovation du FNC lui sont décernés. Catherine de Léan (À vos marques… Party, Trauma) a d’ailleurs remporté le prix d’interprétation en France pour son rôle dans Nuit #1.

    « Catherine est une actrice lumineuse et magnifique à la caméra comme à l’écran. Elle est parfaite! Elle est très intuitive, très première de classe et c’est agréable de travailler avec elle », ajoute la cinéaste.


    Catherine de Léan est une habituée des films d’Anne Émond.
    Photo :Yannick Grandmont

    Anne Émond internationale

    Ses courts-métrages sont vus partout dans le monde. « On a tourné mon premier long métrage, Nuit #1 en 2010 et depuis trois mois, on se promène un peu partout dans le monde pour le présenter ».  

    Après la France, c’est la Hollande et la Suède qui l’attende en janvier. Ce film avait un budget de 1,1 M$. « Ça peut paraître beaucoup, mais c’est un petit budget au fond », avoue Mme Émond.

    La génération « Y »

    « J’aime faire réfléchir sur la réalité des jeunes qui cherchent leur place dans le monde. J’essaie de montrer un peu les difficultés de cette jeunesse là. Beaucoup de jeunes de mon âge n’ont pas encore de chum, de blonde, de travail ni d’enfant. C’est comme si on était adolescent super longtemps. »

    « Nuit #1 est un film dans lequel on rit et on pleure. C’est la rencontre de deux personnages urbains, qui reflète le désespoir et l’inquiétude face à l’avenir que ressent une partie de la génération “Y”. Les dialogues prennent aussi beaucoup de place dans mes films. D’une certaine façon, je peux dire que je fais des films sociaux. »


    Le premier long métrage d’Anne Émond, Nuit #1, met en vedette Catherine de Léan et Dimitri Storoge.
    Photo :Yannick Grandmont

    Langue française

    Les films d’Anne Émond sont sous-titrés en anglais. Pourtant, l’auteure affirme qu’il n’est aucunement question pour l’instant de créer un film dans la langue de Shakespeare. « C’est une fierté pour moi de faire des films québécois reflétant notre langue et notre culture. Ça permet aux gens de découvrir un nouveau monde et c’est à ça que sert le cinéma selon moi. »

    Même son de cloche pour l’utilisation de la musique dans ses films. « Ça m’irrite un peu les films québécois avec des chansons pop en anglais. Je trouve qu’on fait de la bonne musique en français alors pourquoi ne pas s’en servir? », avoue celle qui a misé sur Gainsbourg et Barbara pour l’ambiance de Nuit #1.

    Et la critique

    Il faut dire qu’Anne Émond adore faire le tour du monde avec ses œuvres, mais elles sont par le fait même soumises aux yeux des habitués. Elle avoue qu’elle apprivoise encore sa popularité certaine.

    « Ça fait 10 ans que c’est mon rêve de faire du cinéma, mais là, je vois que c’est quand même beaucoup de pression. C’est la première fois qu’il y a un côté public à tout ça. Je suis assez gênée, je travaille derrière la caméra et c’est un côté plus stressant de savoir qu’il va y avoir un vrai public et que les gens vont le critiquer. Mais ça fait partie de la “game”! »

    Anne Émond ne chômera pas en 2012! Effectivement, elle vient de signer avec la maison de production Métafilms pour l’écriture d’un long métrage de fiction Laurence et les origines. « Le film est en écriture pour le moment, donc rien ne nous garantit encore qu’il sera produit, mais il y a de bonnes chances. D’ailleurs, plusieurs séquences se dérouleront à Saint-Roch-des-Aulnaies », enchaîne l’auteure avec une fierté dans la voix.

    Parions qu’avec le succès que connaît déjà son premier long métrage, nous verrons certainement le nom d’Anne Émond une seconde fois sur le grand écran d’ici peu.

    Collaboration : Annie Lavoie, leplacoteux.com

     

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