Rafaël Ouellet présente Finissant(e)s
Finissant(e)s, tourné à Dégelis en 2009, se veut donc le 5e film de Rafaël Ouellet qui a connu une année charnière avec son 4e film, le long métrage Camion. « C'est le cinquième, mais il a été tourné avant Camion. C'est un projet parallèle mais qui me tient à cœur », nous a mentionné le réalisateur.
DOCUFICTION
Finissant(e)s, c'est l'été 2009 entre la polyvalente de Dégelis et l'après. L'après, c'est le Cégep, le travail d’été et la vie d'adulte qui s'amorce et l’exil, un thème cher au réalisateur. La fiction et l'aspect plus documentaire s'y entrecroisent subtilement. « Je trouve ça le fun, car parfois c'est vrai et les gens croient que c'est carrément inventé et parfois c'est de la fiction et on croit que c'est totalement vrai », raconte Rafaël Ouellet.
Le film met en scène des finissants de 2009 de la polyvalente de Dégelis.
« C'est du vrai monde, des vrais jeunes que j'ai suivis pendant l'été, le dernier avant de quitter pour le Cégep. Les plus proches iront à Rivière-du-Loup et Rimouski, d'autres s'exilent pour Québec, Montréal, Trois-Rivières et ceux-là font face à des incertitudes : de colocs, de choix de programmes et de villes. J'ai voulu capter avec eux ce moment-là. S’ensuit un accident, un deuil, comme beaucoup de gens l’ont vécu avec la 185 », raconte le réalisateur.
« Je ne voulais pas faire quelque chose d'autobiographique, mais en regardant ça aujourd'hui, ces jeunes qui ont presque 20 ans de moins que moi, ça ressemble beaucoup à ce que j'ai vécu en 1991. » On y retrouve l'actrice Carla Turcotte, elle même finissante à l’époque du film, qu'on a découvert dans New Denmark, et plus récemment dans 30 vies, Vertige, l’Affaire Dumont, La Peur de l’eau et prochainement dans Tactik et le film Amsterdam.
PROJET PARALLÈLE
Le réalisateur décrit Finissant(e)s comme un projet parallèle. « J'ai deux sortes de films. Derrière-moi (2008) et Camion (2012) sont des films où j'ai pris du temps pour les écrire, il s'agit de fictions. Le Cèdre penché, New Denmark et Finissant(e)s ont été élaborés plus à partir d'un canevas. Des films à plus petit budget », précise Rafaël Ouellet.
Pourquoi le film n'est-il présenté qu'en 2013? « Je venais de faire trois films en trois ans en demandant des faveurs à tout le monde, à gauche et à droite, nous étions essoufflés. J'étais aussi à l'écriture de Camion et le budget s'est rapidement débloqué. J'ai trouvé Jules Saulnier, un monteur et je lui ai donné le matériel. Il m'a dit donnes-moi un an », répond Rafaël Ouellet.
Un an plus tard, le monteur a tenu parole et a lui a présenté un bloc de près de deux heures. Les deux hommes ont ensuite étroitement collaboré afin de ramener le film à 72 minutes. « On a sculpté dans le bloc pour en faire un film dont je suis plutôt fier », affirme le réalisateur.
Le film, tourné avec un budget limité sinon modeste dont une bourse du Conseil des Arts et Lettres du Québec, prendra l'affiche en exclusivité au Cinema Excentris de Montréal, à compter du 1er mars.
« On verra pour la suite, à Québec et à l'extérieur. Je ne suis pas pressé, je n'ai pas de plan marketing. Je vais attaquer la province et les festivals internationaux tranquillement, un peu comme un troubadour », commente Rafaël Ouellet qui porte aussi les chapeaux de producteur et distributeur. Et Dégelis? « Oui, c’est certain, Rivière-du-Loup aussi, mais je n’ai qu’un exemplaire du film, mais oui, j’irai le présenter, avec plaisir! »
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