Poids politique : l’Est du Québec diminué
Consécutivement au dernier recensement, la Constitution du Canada prévoit un recalcul et un redécoupage des circonscriptions électorales en fonction du poids démographique. Bien que cela puisse sembler être rationnel et logique, il n’en est qu’une apparence d’équité faisant ombrage à d’autres aspects pourtant importants, selon la Société nationale de l’Est du Québec (SNEQ).
Le principe de représentativité est un calcul simple établissant le poids électoral à une moyenne de 109 000 habitants par circonscription. Mais si dans le contexte urbain une circonscription représente un quartier, le portrait est fort différent lorsque la logique s’applique à un territoire ayant une moins grande densité de population. Le résultant en vient à des circonscriptions dont les tailles rendent tout travail de représentation très difficile et l’accessibilité aux citoyens encore plus ardu.
En 2023, la SNEQ était intervenue sur la question en interpellant le gouvernement en place pour qu’il modifie la règle de calcul en tenant compte des particularités territoriales et économiques. Parmi ces particularités, elle identifie les régions-ressources dont les activités économiques reposent sur l’exploitation de ressources naturelles. Il est impensable d’avoir la même densité de population, puisque ces territoires sont sous exploitations minières, forestières, ou agricoles. De plus, de vastes territoires sont aussi occupés dans ces régions par des réserves fauniques, des parcs nationaux et provinciaux de grandes dimensions. À cela s’ajoute bien évidemment les distances encourues pour les citoyens pour avoir accès aux services de leurs députés ou pour les élus de pouvoir rencontrer leurs concitoyens. Voilà quelques bonnes raisons, parmi plusieurs autres pour lesquelles il apparait impératif aux yeux de la SNEQ que le système actuel soit révisé.
En février dernier, la Cour Fédérale a rejeté une requête pour préserver les circonscriptions de l’Est du Québec. La SNEQ est heureuse de constater que l’organisme Droit Collectif Québec (DCQ) soit toujours impliqué sur ce dossier, et salue ses démarches. En ne sachant pas à l’heure actuelle si la cause pourra en être appelée, la SNEQ l’espère néanmoins vivement.
«Le gouvernement sortant laisse cette immense région et sa population avec une voix de moins pour les représenter. C’est inacceptable», soutient la Société nationale de l’Est du Québec.