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Maxime Blanchette-Joncas, candidat du Bloc québécois dans la circonscription de Rimouski-Neigette – Témiscouata – Les Basques

durée 19 septembre 2021 | 06h29
  • Mario Pelletier
    Par Mario Pelletier

    Journaliste

    Info Dimanche a souhaité donner la parole aux représentants des principaux partis politiques dans les circonscriptions de Montmagny-L’Islet-Kamouraska-Rivière-du-Loup et de Rimouski-Neigette-Témiscouata-Les Basques sous la forme de questions et de réponses touchant divers enjeux de la région du Bas-Saint-Laurent. Voici notre entretien avec le candidat du Bloc québécois dans la circonscription de Rimouski-Neigette-Témiscouata-Les Basques, Maxime Blanchette-Joncas.

    Propos recueillis par Mario Pelletier

    Dans l’éventualité d’un gouvernement majoritaire, comment pourrez-vous défendre et pousser les intérêts de la circonscription à la Chambre des communes?

    «Premièrement on ne veut pas qu’il y ait un gouvernement majoritaire. Qui mérite un gouvernement majoritaire, pour l’instant il n’y a personne à notre avis qui a démontré qu’il mérite un gouvernement majoritaire. La circonscription de Rimouski-Neigette – Témiscouata – Les Basques a été représentée par des députés bloquistes de 1993 à 2011 et il y a eu à quelques reprises des gouvernements majoritaires et on a toujours réussi au Bloc québécois à sortir notre épingle du jeu. C’est un parti qui est régionaliste, donc on s’assure de faire entendre les intérêts des régions.»

    Vous avez déposé de nombreux projets de loi, des pétitions, mais concrètement rien n’a abouti et pourtant c’était un gouvernement minoritaire. Que croyez-vous être en mesure de changer dans un prochain mandat?

    «Je souhaite que si c’est M. Trudeau qui est réélu qu’il ne déclenche pas des élections dans 18 mois. En réalité mon projet de loi devait se débattre au mois de septembre, c’est la raison pourquoi il n’a pas abouti. M. Trudeau a déclenché des élections en plein pandémie, oui il y avait mon projet de loi là-dedans, il y en avait pas mal d’autres aussi. Concrètement on part pas à zéro.(…) Mon projet de loi sur la pénurie de main-d’œuvre et comment aussi contrer l’exode des jeunes en région, ce projet de loi-là est déjà écrit, il suffit de le redéposer et après ça pouvoir le débattre en Chambre.»

    Vous avez congédié quatre membres de votre personnel à la veille des élections qui ont demandé une augmentation de salaire tout en étant l’un des députés présentant les dépenses les plus élevées de la Chambre, quel message cela envoie à la population?

    «Il y a une entente qui a été conclue avec les anciens employés afin que l’on puisse se quitter dans les meilleures conditions possibles. C’est une entente qui a été approuvée de leur part. Il y avait eu dégradation du climat de travail, c’est ce qui a fait en sorte que j’ai dû prendre des décisions et restructurer l’équipe. J’ai été accompagné là-dedans avec des professionnels des ressources humaines de la Chambre des communes qui m’ont apporté leur soutien pour que ça se fasse dans les règles de l’art. Présentement j’ai une nouvelle équipe qui est en fonction depuis les derniers mois, donc la page est tournée. Moi je regarde vers l’avant.»

    L’environnement est l’un des enjeux majeurs de cette campagne électorale, quels sont vos engagements pour lutter contre la crise climatique?

    «Vous regardez les derniers rapports, qu’est-ce qui est projeté pour notre région, quand même 2,7 degrés, c’est la hausse des températures projetée dans le Bas-Saint-Laurent d’ici 2050, c’est inquiétant. Au Bloc québécois, on veut une transition énergétique, on veut arrêter d’investir dans l’énergie fossile comme le pétrole et le gaz. On propose d’utiliser les énergies renouvelables comme l’électricité, donc avoir des programmes pour soutenir l’électrification des transports, notamment dans la région du Bas-Saint-Laurent.»

    Dans quel dossier les compétences du Québec sont le plus malmenées par Ottawa?

    «Santé, santé, santé! C’est vraiment incroyable, on a vu un bulldozer arriver avec la pandémie, un gouvernement fédéral qui profite d’une situation historique pour venir s’ingérer dans des compétences pour lesquelles il n’a aucune expertise. On voit M. Trudeau dernièrement qui souhaite engager des infirmières ou des médecins, qui ne gère aucun hôpital, M. Trudeau souhaite mettre des normes nationales dans les CHSLD, nous avons déjà des normes nationales au Québec. Ce qu’on a besoin, c’est plus d’investissements, plus d’argent pour assurer la pérennité du système de soins de santé au Québec.(…) Le gouvernement du Québec veut, et l’ensemble des premiers ministres au Canada c’est assez unanime, un transfert en santé. Présentement on a 22 % de transfert, on veut augmenter ça jusqu’à 35 %, ça prend un investissement massif.»    
     
    Comment aider concrètement l’industrie forestière et les entreprises présentes dans le Témiscouata?

    «Avoir une politique d’utilisation du bois. Présentement, ce qu’on remarque au gouvernement fédéral, pour les contrats qui sont octroyés par le gouvernement fédéral, il n’y a pas d’incitatif pour les matériaux qui sont utilisés pour faire en sorte que le bois soit priorisé. On trouve ça assez surprenant que rien n’a été fait par rapport à ça, donc une politique d’approvisionnement publique pour favoriser l’utilisation des produits du bois. L’autre chose également que l’on veut, c’est que le gouvernement fédéral s’assure d’avoir une exemption sur les tarifs pour les exportations du bois d’œuvre québécois notamment du Témiscouata. Aussi il faut accroitre les budgets de recherche pour la deuxième et la troisième transformation du bois.»

    Avec la pénurie de main-d’œuvre dans le Bas-Saint-Laurent, le fédéral doit-il faciliter l’ouverture des frontières pour les travailleurs étrangers et simplifier les demandes d’immigration?

    «Il y a une demande que le gouvernement du Québec a fait, c’est de rapatrier le programme pour les travailleurs étrangers temporaires. J’ai parlé avec un employeur de la région de Rimouski dernièrement, il me disait qu’il a fait des démarches avec trois agences différentes et ça lui prendrait environ de 12 à 14 mois pour faire venir des travailleurs étrangers temporaires. La solution, il faut donner le plein contrôle de ce programme-là au gouvernement du Québec.»

    Dans la liste d’épicerie formulée par François Legault au gouvernement fédéral, avec quel élément êtes-vous le plus en accord?

    «Je pense que la loi 96, on est plus en accord. Le Bloc québécois a déposé même une motion à la Chambre des communes avant la fin de la dernière législature pour reconnaître la nation québécoise et que la seule langue officielle est le français. Et ça, ç’a été approuvé par 288 députés de la Chambre des communes, c’est historique. Plus en accord, franchement ce sont les transferts en santé. Le cheval de batail du Bloc québécois depuis la dernière législature, ce sont les transferts en santé.»

    Quel est le principal enjeu dans la MRC des Basques?

    «C’est une MRC qui est très agricole, donc la protection de la gestion de l’offre. Je pense à des municipalités comme Saint-Jean-de-Dieu, qui vit essentiellement sur le plan économique des revenus agricoles, donc beaucoup de producteurs laitiers. Quand on ne protège pas la gestion de l’offre, on ne protège pas nos villages, on ne protège pas notre façon de vivre. On a un modèle agricole au Québec qui est différent de celui du Canada, très différent de celui des Américains qui est industriel, qui est super subventionné.»

    Quel est le principal dossier à porter dans la MRC de Témiscouata?

    «Main-d’œuvre et télécommunications. Pénurie de main-d’œuvre, on a un taux de chômage à 4,7 % aux derniers chiffres que l’on a eus en juillet, c’est inférieur à la moyenne nationale. On a une population plus vieillissante dans le Bas-Saint-Laurent, c’est ce qui fait en sorte que la pénurie de main-d’œuvre est amplifiée, il y a moins de gens disponibles sur le marché du travail. Pour les télécommunications, il y a plusieurs municipalités au Témiscouata qui ont peu ou presque pas de couverture cellulaire. Le cellulaire, c’est pas un luxe, c’est une question de sécurité et de développement, c’est un enjeu incontournable pour nous amener dans la modernité.»

    Quelle est la plus grande réalisation du Bloc québécois dans la circonscription?

    «L’internet haute vitesse, j’en suis particulièrement fier. Humblement, je ne suis pas le seul acteur de ce dossier-là, il y a beaucoup de gens au cours des dernières années qui ont travaillé fort. La MRC de Témiscouata a travaillé très fort là-dessus, mais on a vu la pertinence du Bloc québécois. Dans les dernières années, il y avait un gouvernement libéral majoritaire qui n’a pas fait avancer le dossier d’internet haute vitesse considérablement, et là le Bloc québécois arrive en 2019, 32 députés, un gouvernement minoritaire, balance du pouvoir. De plus, il y avait une volonté forte à Québec pour faire avancer le branchement d’internet haute vitesse d’ici 2022. Il faut dire que pour le gouvernement libéral, le branchement était prévu d’ici 2030, c’est quand même un bon décalage entre les deux échéanciers. (…) On a fait beaucoup de pressions. Pour la région du Bas-Saint-Laurent, c’est quand-même plus de 60 millions de dollars investis et près de 3 000 foyers qui vont être branchés à internet haute vitesse d’ici 2022, pour moi c’est une victoire.»

     

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