Une Témiscouataine condamnée pour avoir exploité sa fille
Rivière-du-Loup - En aout dernier au palais de justice de Rivière-du-Loup, une mère du Témiscouata a été condamnée pour avoir exploité sa fille de 16 ans, lui dérobant pas moins de 42 000 $ sur une période de trois ans. Ce cas particulièrement rare a été mis en lumière le vendredi 11 septembre par la journaliste Isabelle Mathieu du journal Le Soleil.
En entrevue à Info Dimanche, la procureure de la Couronne Annie Landreville a souligné la particularité de la cause. « Je n’ai jamais vu ça avant, c’est extrêmement rare. La mère a abusé de sa position pour améliorer son propre sort», a-t-elle souligné. Un commentaire repris dans la sentence du juge Martin Gagnon.
L’histoire s’est déroulée au Témiscouata entre 2010 et 2013. Selon les éléments présentés en cour, la mère a forcé sa jeune adolescente à quitter l’école avant même la conclusion de ses études secondaires. La femme aujourd’hui âgée de 39 ans encaissait les revenus de sa fille, alors employée dans un dépanneur.
«Nous estimons la somme à plus de 42 000 $, mais ça ne tient pas compte des années perdues, des études», a ajouté Me Landreville. La victime, aujourd’hui d’âge adulte, se retrouve sans diplôme et sans économie.
JUGEMENT
Devant la preuve, la mère a donc enregistré un plaidoyer de culpabilité. En avril dernier, les procureurs au dossier ont effectué leurs représentations. Un rapport présentenciel a ensuite été demandé.
Le 25 aout à Rivière-du-Loup, le juge Martin Gagnon a condamné l’accusée à une peine de 20 mois à purger dans la collectivité.
Me Landreville qui réclamait une peine d’emprisonnement de 12 à 15 mois, a refusé de se dire déçue. «Je respecte la décision du juge qui a repris tous les facteurs aggravants que je lui ai soumis lors des représentations, même si dans la conclusion, nos voix divergent.»
La mère est assignée à sa résidence pour la première moitié de sa peine en plus d’avoir à effectuer 120 heures de travaux communautaires. De plus, il lui est interdit «de harasser, harceler, importuner, molester ou épier» sa fille.
Le nom de la mère n’a pas été dévoilé afin de protéger l’identité de la victime.
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