Le présumé voleur du dépanneur St-André ira en thérapie pendant les procédures judiciaires
Accusé de vol qualifié en utilisant une arme à feu au dépanneur St-André de Rivière-du-Loup, Maxim Roy a vu le tribunal lui imposer une thérapie de six mois à la Maison Carignan de Trois-Rivières pour son problème de consommation de drogue. S'il complète cette démarche avec succès, il sera confié à sa mère dans le secteur de la Beauce sous des conditions strictes jusqu’à la fin des procédures judiciaires.
Il a ainsi évité le centre de détention au terme de son enquête sur remise en liberté qui se déroulait le 27 février au palais de justice de Rivière-du-Loup. Maxim Roy a été appelé par la défense à détailler notamment les circonstances entourant le délit dont il est accusé.
Le jeune homme de 18 ans a affirmé être arrivé à Rivière-du-Loup en décembre 2018, après avoir déménagé de Témiscouata-sur-le-Lac dans le but de se trouver un autre emploi. Il demeurait chez une amie pendant ce temps. «J’ai imprimé mes CV, mais je ne les ai pas envoyés parce que j’ai privilégié ma vie sociale», a-t-il précisé. Alors qu’il habitait encore au Témiscouata, il se valorisait par le travail puisqu’il éprouvait des difficultés scolaires importantes et a quitté l’école à 16 ans. Il a manifesté son intention de retourner à l’école pour compléter son secondaire 5, en prenant exemple sur sa sœur ainée qui a terminé le Cégep, un modèle pour lui.
Roy a qualifié son nouvel environnement social à Rivière-du-Loup de «mauvaises influences» en nommant notamment les deux complices du vol qualifié dont il est accusé, dont un d’âge mineur et Yohan Sylvain-Bourgelas.
Questionné par son avocat, Me Félix Pouliot, puis par la Couronne, représentée par Me Marie-Laurence Rondeau, Roy a poursuivi son témoignage en affirmant qu’il payait sa consommation de drogue à l’aide de ses économies, puis de l’argent que ses amis demandaient à leurs parents et des cadeaux des Fêtes. Il consommait régulièrement de la cocaïne, des amphétamines et du cannabis. Avec le temps, les sources financières se sont taries peu à peu. Il a affirmé devant le tribunal qu’il avait pu régler sa dette de drogue avec l’argent du vol qu'il aurait perpétré au dépanneur St-André. Les trois complices auraient obtenu chacun environ 120$. Roy consommait de la drogue depuis au moins quatre ans et souhaitait arrêter avant que cela ne lui cause des problèmes de santé. Maxim Roy ne possède aucun antécédent criminel.
DÉCISION DU TRIBUNAL
La juge Andrée St-Pierre de la Cour du Québec a souligné que les accusations de vol qualifié en utilisant une arme à feu et de port de déguisement dans l’intention de commettre un acte criminel sont de nature «très sérieuse et la peine également.» La peine minimale prévue pour ces accusations est de cinq ans de prison.
Elle a rappelé que l’accusé bénéficie toujours de la présomption d’innocence prévue par le droit criminel canadien. «Nous avons affaire à un individu oisif, qui n’a pas de lieu d’habitation fixe, qui a besoin d’encadrement et a un manque de maturité. Il se déresponsabilise beaucoup en référant à ses mauvaises influences (…) La nécessité d’avoir de l’argent pour se procurer de la drogue semble être à la base de l’infraction», a-t-elle précisé, tout en ajoutant qu’elle a éprouvé de la difficulté avec la transparence de l’accusé.
Le tribunal a finalement tranché en envoyant Maxim Roy suivre une thérapie fermée de six mois pour son problème de consommation de drogue à la Maison Carignan de Trois-Rivières. Il sera ensuite pris en charge par sa mère qui s’est engagée à lui faire respecter les conditions imposées par le tribunal, moyennant un engagement de 1 500$. Sa mère, qui été appelée à s’exprimer devant la juge St-Pierre, a affirmé que lorsqu’elle a appris que son fils avait été arrêté il «n’y a pas de mots pour décrire ce que ça peut faire à une mère. J’ai vraiment eu le cœur brisé d’apprendre ça.»
Il devra également garder la paix et avoir une bonne conduite et se présenter à la cour lorsque requis. Il lui est interdit de communiquer avec ses complices et certains témoins. Seulement à la fin de sa thérapie réussie avec succès, Maxim Roy pourra résider chez sa mère dans des conditions strictes imposées par le tribunal pendant les procédures judiciaires. S’il ne les respecte pas, il devra retourner derrière les barreaux jusqu’à la fin de son procès. Ce dossier reviendra en cour pour la suite des procédures judiciaires le 25 mars.
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