Voies de fait à l’hôtel de ville : absolution conditionnelle pour Bernard Simard
L’homme d’affaires Bernard Simard a été déclaré coupable de s’être livré à des voies de fait à l’encontre de l’ex-directeur général de la Ville de Rivière-du-Loup, Jacques Poulin le 22 novembre 2018. La juge Celestina Almeida l’a absous conditionnellement.
Bernard Simard n’aura donc pas de dossier criminel, mais devra respecter les conditions qui lui ont été imposées par le tribunal pour une durée de 18 mois, soit une interdiction de communiquer de quelque façon que ce soit avec sa victime, ne pas troubler l’ordre public et avoir une bonne conduite, ainsi qu’une interdiction de se rendre à l’hôtel de ville, sauf s’il y est convoqué. Il devra également remettre un don de 5 000$ à l’organisme communautaire Trajectoires Hommes du KRTB.
Au terme du procès qui s’est déroulé le 11 juillet, Bernard Simard s’est dit très satisfait de son dénouement. «J’ai mal agi, c’est sûr. Je me suis présenté devant la juge, j’ai fait valoir mes arguments, certains ont été retenus, d’autres non. Au bout du compte, je pense que justice a été rendue. Je n’avais pas de dossier criminel, et je n’en aurai pas non plus. Ça aurait mis en péril mon entreprise puisque je n’aurais plus été assurable», a-t-il commenté au terme du procès.
S’il reconnait avoir mal agi, il entretient toujours un sentiment de frustration à l’endroit de sa victime. «Je ne pourrai jamais partager l’opinion de ceux qui pensent que c’est dommage que M. Poulin ait démissionné», explique l’homme d’affaires.
Il a affirmé au tribunal avoir été trop loin et «perdu la carte totalement» parce qu’on «voulait s’attaquer à son bien illégalement». La juge Almeida a rappelé que les témoins et la victime ont eu peur lors de l’arrivée de M. Simard à l’hôtel de ville et au moment où les voies de fait ont été commis. Il a poussé Jacques Poulin, tout en criant des injures à son endroit, selon la preuve présentée lors du procès. Elle a aussi pu constater que l’accusé entretenait toujours une hargne à l’endroit de l’ex-directeur général de la Ville de Rivière-du-Loup.
Bernard Simard n’avait aucun antécédent judiciaire et a respecté les conditions qui lui avaient été imposés en attente du dénouement de son procès. «Je ne voudrais pas que la population retienne qu’on peut régler nos problèmes avec la Ville de la façon dont l’a fait M. Simard. La sentence que vous allez rendre a pour but de retenir les principes de dénonciation et de dissuasion afin que le message se passe qu’on ne règle pas nos problèmes avec nos poings», a argumenté la procureure de la Couronne, Me Manon Gaudreault.
La juge a aussi ajouté que tout au long de son témoignage, Bernard Simard a reconnu que son geste était inadéquat et que son attitude, autant que ses actes, avaient fait peur à des gens présents sur place à l’hôtel de ville au moment des faits.
Dès le lendemain de l’altercation, Bernard Simard avait présenté publiquement ses excuses, affirmant que le dossier du Complexe Le Séjour en litige avec la Ville de Rivière-du-Loup était au centre de sa frustration. Un conflit juridique au civil l’oppose d’ailleurs toujours à la Ville de Rivière-du-Loup.
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