En prison pour avoir agressé ses fils et ses neveux
La cause du septuagénaire de L’Isle-Verte coupable de cinq chefs d’accusation d’agressions sexuelles sur quatre victimes, ses deux fils et ses neveux, était de retour au palais de justice de Rivière-du-Loup ce 9 mars. La Couronne a plaidé pour une peine de cinq ans d’emprisonnement, tandis que la défense a fait valoir ses arguments en faveur de deux ans moins un jour de prison.
Ne souhaitant pas perdre davantage de temps, le juge Martin Gagnon a ordonné l’incarcération immédiate de l’accusé jusqu’à ce qu’il se prononce sur la peine à lui imposer, le vendredi 20 mars. «Cela a assez duré», a-t-il prononcé, à l’intention de la dizaine de membres de la famille qui s’étaient déplacés pour entendre les plaidoiries.
Des attouchements, des gestes de masturbation et des fellations forcées ont été commis par l’accusé à l’endroit de mineurs de sa famille, de 1985 à 1992, puis lors d’une autre période, de 2004 à 2008. Afin de faire cesser ces agressions qui duraient depuis deux ans, l’une des victimes en est venue à tirer des coups de feu sur son père agresseur, l’atteignant à une occasion. «Tous ces évènements-là, on peut s’imaginer à quel point ça va gruger un adolescent qui ne sait pas si cette nuit, il va se faire réveiller pour faire des gestes à caractère sexuel. Il peut s’imaginer la peur que ça fait», a expliqué Me Laforest. Le tout se déroulait aussi dans un contexte de violence sous-jacent. Malgré cet épisode marquant, l’homme de L’Isle-Verte a fait trois autres victimes dans les années suivantes à la résidence familiale, mais aussi sur le terrain et dans des bâtiments limitrophes. Une ordonnance de non-publication interdit toutefois de publier ou de diffuser leur identité, ou tout renseignement qui pourrait permettre de leur identification.
La procureure de la Couronne Me Lili Anne Laforest a évoqué la gravité des gestes, leur fréquence, l’abus de confiance, les séquelles subies par les jeunes agressés et le peu d’empathie de l’accusé envers les victimes pour expliquer sa demande de cinq ans de prison. Certains des adolescents abusés ont connu des problèmes de consommation d’alcool, relationnels, ou ont eu des idées suicidaires.
Les rapports sexologique, psychologique, de l’agent de probation démontrent selon la Couronne que l’accusé ne fait pas preuve d’introspection et ne se sent pas mal à l’aise par rapport aux gestes qu’il a commis. Il se déresponsabilise en affirmant notamment que «si sa femme avait subvenu à ses besoins, ce ne serait pas arrivé», et met la faute sur les victimes, qui lui auraient fait des avances. Me Laforest a aussi soulevé que l’accusé semblait plus préoccupé par les conséquences de la judiciarisation de son dossier que par celles vécues par les victimes.
D’après l’avocate de la défense, Me Maryse Beaulieu, le septuagénaire a pris la mesure des conséquences de ses gestes. Elle a rappelé que l’absence de remords n’est pas un facteur aggravant pour le tribunal. L’accusé aurait transmis des excuses par l’entremise des déclarations des victimes, et a offert sa collaboration, ainsi qu’une déclaration incriminante lors de sa rencontre avec les policiers. Le risque de récidive est toujours présent. Me Beaulieu a demandé une peine d’emprisonnement de deux ans moins un jour en se fiant à la jurisprudence de cas similaires. Par ailleurs, notons que l’homme a également plaidé coupable à des accusations dans deux autres dossiers, respectivement pour voies de fait et d'entreposage négligent d’arme à feu.
L’Isle-Vertois sera de retour au palais de justice de Rivière-du-Loup le 20 mars pour connaitre la sentence qui lui sera imposée par le juge Martin Gagnon.
4 commentaires
Je retiens mon commentaire, vu que la cause du " monsieur " de l'Île Verte est toujours devant l'honorable Martin Gagnon.
Sans limiter ce qui précède, veuillez noter que je suis un avocat retraité et que mon pseudonyme spécifie ...." de Québec "
@ "Septuagénaire" (sic)
🎆 Une fois le jugement final rendu, faites-moi signe .