Vol qualifié : quatre ans de prison pour Maxim Roy et Yohan Sylvain-Bourgelas
Les auteurs du vol qualifié perpétré au dépanneur St-André de Rivière-du-Loup le 13 janvier 2019 en soirée, Maxim Roy et Yohan Sylvain-Bourgelas, ont été condamnés à une peine de quatre ans de prison le 22 octobre au palais de justice de Rivière-du-Loup.
En raison de la détention préventive et des thérapies suivies par les accusés, Maxim Roy devra donc purger 1 002 jours en détention fédérale, soit un peu plus de deux ans et demi, et Yohan Sylvain Bourgelas restera 932 jours derrière les barreaux, soit environ deux ans et demi également. Ils devront se soumettre à une interdiction de posséder des armes à feu ou des armes pendant une période de 10 ans et il leur sera interdit d’entrer en contact avec la victime.
Tous deux âgés de 18 ans au moment des faits et fortement intoxiqués, ils ont échafaudé un plan afin de permettre à Maxim Roy de rembourser en partie une dette de stupéfiants. Roy est entré dans le dépanneur de la rue Saint-André à Rivière-du-Loup en soirée, portant un chandail à capuchon, des gants, un foulard et des lunettes de soleil. Il a pointé un pistolet à air comprimé vers le commis en exigeant le contenu du tiroir-caisse. Pendant ce temps, Yohan Sylvain-Bourgelas devait faire le guet à l’extérieur, mais il s’est sauvé sans attendre son complice. Un autre complice d’âge mineur impliqué dans cette affaire a fourni l’arme du crime. Les trois individus se sont partagé la somme de 580 $.
Maxim Roy et Yohan Sylvain-Bourgelas se sont fait arrêter lors des deux jours suivant le vol. Le 10 janvier 2020, le premier a plaidé coupable. Son coaccusé a aussi enregistré un plaidoyer de culpabilité en juillet 2020. La juge Luce Kennedy a affirmé qu’une peine de quatre ans d’emprisonnement dans un pénitencier fédéral lui apparaissait appropriée en raison de la gravité de l’infraction.
Les avocats de la défense, Me Caroline Gravel et Me Félix Pouliot, évaluent présentement la possibilité de porter cette cause en appel. La procureure de la Couronne, Me Marie-Laurence Rondeau, a affirmé être satisfaite que les principes de dissuasion et de dénonciation de ce type de crimes aient été pris en compte par la juge.
Les avocats des accusés ont présenté une requête en inconstitutionnalité de la peine minimale de quatre ans pour un vol qualifié commis avec une arme à feu. Ils ont plaidé qu'elle était «cruelle et inusitée» en raison des situations personnelles des accusés et qu’elle violait leurs droits. Le Procureur général du Québec prétendait le contraire. Cette demande a finalement été rejetée.
La juge Luce Kennedy a souligné que même si Maxim Roy a utilisé une arme à air comprimé, il s’agit d’une arme à feu aux yeux de la loi et elle peut créer des lésions corporelles graves. Même si elle n’était pas chargée, cela ne diminue pas la gravité des gestes posés et leurs impacts sur la victime. «Une arme en mauvaise condition est encore plus dangereuse car elle est imprévisible», a-t-elle rappelé, en se basant sur les témoignages des experts en balistique entendus lors du procès.
Maxim Roy était sans antécédent criminel au moment des faits et venait tout juste d’avoir 18 ans. Après une thérapie de désintoxication, il a été en mesure de maintenir sa sobriété. Signe de sa transformation, en revivant la scène du crime, il ne reconnaît pas la personne qui pointe le fusil en direction du commis.
Yohan Sylvain-Bourgelas allait avoir 19 ans lorsqu’il a commis le crime. Les coaccusés ont tous les deux partagé des remords et ils se sont impliqués dans des démarches thérapeutiques en lien avec leurs problèmes de toxicomanie. Selon la preuve présentée en cour, deux visites avaient été effectuées sur les lieux avant la perpétration de l’infraction. Les coaccusés ont été menottés directement dans la salle de cour et amenés vers la détention, sous les yeux des membres de leur famille.
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