Père du Kamouraska accusé d’inceste : le juge rendra sa décision en septembre
Le procès d’un père du Kamouraska faisant face à 18 chefs d’accusation d’inceste, d’agression sexuelle et de voies de fait sur ses deux fils d’une durée de huit jours qui se déroulait au palais de justice de Rivière-du-Loup a pris fin ce 2 juin. Le juge Pierre L. Rousseau a pris la cause en délibéré et rendra sa décision le 22 septembre prochain.
Les plaidoiries ont débuté avec l’avocat de la défense, Me Billy Pommet, qui a souligné au juge ce qu’il considère comme étant des preuves contradictoires dans les témoignages des victimes alléguées. Elles ont rapporté que les agressions sexuelles se produisaient pendant la nuit. Me Pommet a souligné que le père occupait des emplois de nuit de cinq à six jours par semaine, et ce pendant toutes les années visées par les accusations, soit de janvier 2003 à novembre 2020. Selon lui, il ne pouvait donc pas être à deux endroits au même moment. Les crimes se seraient déroulés dans plusieurs localités de la Gaspésie et du Bas-Saint-Laurent, dont à Rivière-du-Loup et à Saint-Alexandre-de-Kamouraska.
L’avocat de la défense a aussi rappelé l’existence d’un courriel envoyé par l’un des fils à une intervenante du Centre d'aide aux victimes d'actes criminels, qu’il qualifie de confession. «Dans cette pièce, il écrit que son frère ‘’est viré fou’’ et qu’il désire annuler sa plainte. Il écrit que son père ne lui a jamais rien fait à part le mettre en punition et que son frère est jaloux et possessif», rapporte Me Pommet. Selon ce dernier, cette preuve devrait remettre en doute la véracité du récit des victimes alléguées. L’avocat du père a aussi indiqué qu’une des victimes avait refusé de répondre à certaines questions pour ne pas «se placer en erreur», d'après ses mots.
De son côté, la procureure de la Couronne Me Florence Charlebois-Villeneuve, a indiqué qu’on ne pouvait en aucun temps accorder de la crédibilité au témoignage de l’accusé. «C’est un individu qui avait réponse à tout et qui s’est contredit à plusieurs reprises notamment en lien avec une déclaration qu’il avait faite en 2011», a-t-elle soulevé. En aucun moment l’accusé n’a nié avoir commis des gestes de nature sexuelle pendant toute la durée du procès, a souligné le ministère public. Aucune question à ce sujet ne lui a été posée par la défense lors de son témoignage devant le juge.
Concernant le courriel dont il a été question précédemment, Me Charlebois-Villeneuve a expliqué qu’à ce moment, le fils venait d’apprendre les dates du procès et qu’il a pris peur puisqu’il venait de perdre son emploi.
La poursuite est d’avis que les témoins sont crédibles puisque leurs versions sont corroborées par des déclarations vidéo enregistrées en 2011, 2012 et en 2022 et par des témoins qui ont été appelés à la barre. «Ce qui est clair, c’est que leur père les a abusés sexuellement, physiquement, psychologiquement, pour l’un pendant une période de cinq ans et pour l’autre pendant une période de 15 ans, et c’est ce que la preuve a révélé», conclut Me Charlebois-Villeneuve. Cette dernière a dépeint une ambiance de contrôle de la part du père envers ses fils par l’usage de la force, des punitions et de la violence psychologique. Il est aussi accusé de voies de fait dans le cadre de ce procès.
Pendant toute la durée des plaidoiries, l’accusé, assis dans la salle, a gardé le silence en remuant la tête de gauche à droite lors de la description des actes sexuels qu’il aurait posés sur ses deux fils.
Le juge a pris cette cause en délibéré et devrait rendre sa décision concernant la culpabilité de l’accusé le 22 septembre au palais de justice de Rivière-du-Loup. À noter que le père s’expose à une peine minimale de cinq ans d’emprisonnement pour les chefs d’accusation d’inceste sur un enfant de moins de 16 ans, s’il est déclaré coupable.
Une ordonnance de non-publication empêche la diffusion de toute information qui pourrait permettre d’identifier les victimes.
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