Accident à Saint-Fabien : «C’était important d’aller les aider»
Une jeune femme de Rivière-du-Loup et son père n’ont pas hésité à descendre de leur véhicule pour se porter au secours des victimes de la violente collision survenue hier soir à Saint-Fabien. Amy et René D’Amours ont fait preuve de beaucoup de sang-froid, permettant à une quinzaine de personnes de se réchauffer en attendant d’être prises en charge par les services d’urgence.
Arrivé sur les lieux à peine quelques minutes après l’impact, le duo a d’abord été surpris de voir la scène de l’accident. «On vu la voiture en premier, puis l’autobus. On a fait un saut», partage Amy D’Amours, pratiquement 24 heures après le drame.
«Comme plusieurs voitures, nous nous sommes arrêtés brusquement. Plusieurs personnes couraient et appelaient les services d’urgence.»
Rapidement, père et fille ont décidé de ne pas rester les bras croisés. Une fois les policiers et les pompiers sur les lieux, ils sont sortis pour aller donner à leur tour un coup de main aux nombreuses victimes. Selon les autorités, elles étaient une quarantaine à avoir subi des blessures de légères à graves.
«On entendait les gens crier, on s’est dit qu’il fallait aller les aider, que c’était important d’aller les aider», souligne la jeune femme de 17 ans.
Amy D’Amours raconte qu’elle et son père se sont d’abord dirigés vers le fossé où l’autocar s’était immobilisé. Plusieurs victimes étaient au sol, certaines conscientes, d’autres non. Elles ne portaient pas leurs vêtements d’hiver, vraisemblablement retirés pour le confort pendant le trajet. Certaines n’avaient même pas de bottes.
«L’une des premières personnes que nous avons aidée, c’est le chauffeur de l’autobus. Il était coincé. On l’a sorti de là et on l’a amené au chaud», se souvient Amy D’Amours.
«Ensuite, nous nous sommes séparés, mon père et moi. Il est allé vers une femme qui avait été éjectée. Je me suis occupé d’un monsieur qui marchait seul. Il avait la figure en sang, il était en chemise et il grelottait.»
Maréchal-ferrant, René D’Amours voyageait avec son camion professionnel lorsqu’il ramenait sa fille entre Rimouski et Rivière-du-Loup. C’est à l’arrière de ce véhicule que plusieurs victimes ont pu se réchauffer, coude à coude.
Au total, Amy D’Amours estime que son père et elle ont accompagné une quinzaine de personnes – stables ou légèrement blessées – avant qu’elles soient finalement transportées vers l’aréna de Saint-Fabien ou le centre hospitalier de Rimouski.
«Plusieurs personnes étaient très confuses, dans un état de choc. Elles se posaient des questions. Elles pensaient être arrivées à Rivière-du-Loup, ne comprenaient pas ce qui s’était passé», se remémore-t-elle.
«Une personne m’a dit qu’elle s’était endormie, avant de se réveiller dans le banc de neige.»
Étudiante en gestion de commerces et joueuse de hockey pour les Pionnières du Cégep de Rimouski, la jeune femme n’a aucune compétence particulière en santé ou secourisme. Elle est toutefois fière d’avoir pris la décision d’aller aider, et surtout d’être restée calme dans les circonstances.
«Sur le coup, je ne me suis pas vraiment posé de questions. C’est après que j’ai réalisé l’ampleur de la situation», dit-elle, soulignant que des policiers et des paramédics ont tenu à les féliciter pour leur aide. «Nous avons fait ce que nous pouvions faire. Tant mieux si nous avons pu apporter un peu d’aide aux victimes.»
Le duo est resté sur place pendant quelques heures avant de finalement retrouver la maison. Une soirée qu’ils ne risquent pas d’oublier de sitôt.
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