Perquisition à Rivière-du-Loup : Simon Hudon restera en prison
Faisant face à plusieurs chefs d’accusation à la suite d’une perquisition menée le 3 février dans une résidence de la rue Alfred-Fortin à Rivière-du-Loup, Simon Hudon devra demeurer derrière les barreaux en attendant son procès, a ordonné le 2 mars la juge Luce Kennedy.
Son enquête sur remise en liberté s’est déroulée pendant deux jours, le 1er et le 2 mars. Simon Hudon, âgé de 30 ans, est accusé de possession de munitions pendant une interdiction, d’intimidation dans l’intention de provoquer la peur envers des personnes associées au système judiciaire (passible de 14 ans d’emprisonnement), de possession de cannabis dans le but d’en faire la vente, de recel et de méfait de plus de 5 000 $.
L’enquête policière a débuté en janvier 2023, lorsque le prévenu aurait mis en ligne sur sa page Facebook une vidéo publique de sa plantation de cannabis qui semblait être dans une maison.
Pendant l’enquête sur remise en liberté qui se tenait au palais de justice de Rivière-du-Loup, une nouvelle accusation s’est ajoutée aux dossiers de Simon Hudon. Il aurait commis un méfait au centre de détention de Rimouski le 24 février. L’accusé aurait brisé une vitre dans sa cellule, a résumé la procureure de la Couronne, Me Marie-Laurence Rondeau. Il revenait donc à la défense que prouver que la détention de l’accusé n’était pas nécessaire pour assurer la protection du public.
PERQUISITION
Vers 5 h du matin le 3 février, les policiers du groupe tactique d’intervention (GTI) de la Sûreté du Québec ont pratiqué une entrée dynamique à l’aide d’une bombe assourdissante dans la résidence de la rue Alfred-Fortin à Rivière-du-Loup. Dans la maison se trouvait un poupon de moins d’un an, en plus des deux coaccusés Simon Hudon et sa conjointe, Paméla Bernier. Un témoin de la défense et membre de la famille des accusés a déploré l’utilisation d’une bombe assourdissante dans une maison où se trouvait un bébé.
Dans son résumé des faits, la juge Luce Kennedy a indiqué que l’intervention du GTI avait été demandée pour mener la perquisition en raison du risque élevé présenté par l’accusé, de la présence possible d’armes à feu et de ses antécédents de violence.
Les agents de la SQ ont procédé à une fouille et à la saisie de 5,4 kg (11 livres) de cannabis en vrac, 12 plants de cannabis, environ 10g de haschisch et 38 comprimés dont l’analyse est toujours en cours. Environ 165g de drogue de type «wax» et 4 vapoteuses à wax ont aussi été saisies. Une arme prohibée avec des munitions, un pistolet à plomb de type 9mm et divers équipements servant à la vente de stupéfiants ont été retrouvés par les policiers.
L’avocat de la défense, Me Mathieu Giroux, a souligné que Paméla Bernier était titulaire d’un permis de Santé Canada pour son adresse en lien avec le cannabis. Ce permis expirait en juillet 2022, mais des démarches auraient été entamées pour le renouveler, a-t-il affirmé.
Lorsqu’il a appris qu’il ne pourrait pas être libéré sous promesse de comparaitre à la suite de son arrestation le 3 février, Simon Hudon aurait «explosé de rage». C’est à ce moment qu’il aurait proféré des menaces de mort ou de causer des lésions corporelles envers les sources policières et des informateurs. Il aurait aussi causé pour environ 10 000 $ de dommages dans deux cellules du poste de la Sûreté du Québec de Rivière-du-Loup.
Même s’il s’est engagé à respecter toutes les conditions que le tribunal aurait pu lui imposer et à rester en tout temps chez un membre de sa famille, la juge Luce Kennedy a refusé de remettre l’accusé en liberté. «C’est extrêmement inquiétant de voir l’impulsivité de monsieur et le tribunal craint qu’il ne respecte pas les conditions qui lui seront imposées. C’est déjà démontré que par le passé, il ne les a pas respectées à plusieurs reprises», a expliqué la juge. Cette dernière a aussi dit craindre pour la sécurité de la troisième personne qui avait été arrêtée lors de la perquisition et pour celle des informateurs et des sources. La juge Luce Kennedy a souligné qu’en attente de son enquête sur remise en liberté, l’accusé avait commis un méfait dans un milieu carcéral.
Le dossier sera de retour au palais de justice la semaine prochaine afin de fixer des dates de procès.
Pour sa part, Paméla Bernier fait face à des accusations de bris de probation, de possession de cannabis dans le but d’en faire le trafic et de recel. Elle a été libérée sous caution. Elle devait être de retour au palais de justice de de Rivière-du-Loup le 3 mars pour la suite des procédures judiciaires.
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