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Saisie de drogues en Nouvelle-Zélande 

Ses bouteilles de sirop d’érable utilisées par des narcotrafiquants 

durée 15 juin 2023 | 15h53
  • Marc-Antoine Paquin
    Par Marc-Antoine Paquin

    Journaliste

    Une entreprise acéricole de la région du Témiscouata, Les Produits d'érable Prestige, est au cœur d’une tempête dont elle se serait bien passée. Le logo de la compagnie de Saint-Eusèbe fait actuellement le tour du monde, puisqu’il est apposé sur des bouteilles trouvées dans le cadre de la plus grosse saisie de méthamphétamine jamais réalisée en Nouvelle-Zélande. 

    La nouvelle de la saisie, majeure, a fait les manchettes des grands médias internationaux, dont CNN, ce jeudi 15 juin. La même photo, celle fournie par les autorités néo-zélandaises, est utilisée partout. On y voit de la drogue et une bouteille de plastique étiquetée Les Produits d'érable Prestige. Les habitués de la marque peuvent difficilement s’y méprendre. 

    «Je suis estomaqué de voir ça», a confié le directeur général de l’entreprise, Patrick Lavoie. «Je ne comprends pas, je suis sous le choc.»

    Rejoint en début d’après-midi, l’homme d’affaires du Témiscouata venait d’apprendre la nouvelle, relayée par une connaissance du milieu acéricole. Il était à l’extérieur de la région pour affaires, mais naturellement, la situation est vite devenue une priorité. 

    Les services frontaliers de la Nouvelle-Zélande racontent que la découverte de la drogue a été effectuée en janvier 2023. En ouvrant des bidons en plastique de sirop d'érable en provenance du Canada, les autorités n’ont pas trouvé le produit de l’érable escompté, mais bien 713 kg de méthamphétamine. Une saisie d'une valeur estimée à environ 150 M$ US. Du jamais vu pour le petit pays de l’océan Pacifique. 

    La trouvaille est le fruit d'une collaboration entre les services anti-stupéfiants canadiens et néo-zélandais dans le cadre d’une enquête appelée «Opération Regis», précise-t-on. La marchandise était vraisemblablement destinée à l'Australie, mais elle a été interceptée avant d’y arriver. 

    BLANCHIR SON NOM

    En entrevue avec Info Dimanche, Patrick Lavoie a vite juré n’avoir aucun lien avec toute cette histoire digne d’un film. Un message que l'entreprise a répété sur les réseaux sociaux. 

    «On ne connaît pas ça la drogue, on ne travaille pas là-dedans et on ne sait pas ce que c’est», a-t-il assuré, visiblement ébranlé. 

    «Je pourrais le certifier sous serment, ça ne me dérangerait pas, mais on n’a aucun lien là-dedans. Je suis sérieusement sous le choc», a-t-il répété. 

    Il souligne que la saisie a été effectuée par les autorités il y a plusieurs mois déjà et que les autorités canadiennes ont été impliquées de près. «Si j’étais impliqué d’une façon ou d’une autre, les autorités m’auraient retracé depuis bien longtemps. Nous ne serions plus en opération», a-t-il indiqué, citant l’évidence. 

    Il confirme du même souffle n’avoir jamais été contacté par les autorités canadiennes, que ce soit la GRC ou l’Agence des services frontaliers du Canada. 

    «On n’a jamais eu d’appels des autorités à ce sujet-là. Jamais, jamais», a-t-il dit.

    «Ce que j’en comprends, c’est qu’ils ont retracé le chemin emprunté par les bouteilles et qu’ils savent que nous n’avons rien à voir avec ça. Il y a d’ailleurs eu des arrestations [en Nouvelle-Zélande et Australie].»

    Quoi qu’il en soit, le nom de son entreprise a beaucoup de visibilité en ce moment…pour de bien mauvaises raisons. «Ce sont mes compétiteurs qui seront heureux», a déclaré M. Lavoie, réussissant à garder un brin d’humour. 

    «On vit toutes sortes de choses dans le milieu des affaires. On va voir ce qu’on va faire avec ça, mais c’est certain je veux blanchir notre nom […] J’ai contacté mes avocats et des démarches seront faites auprès de la GRC.» 

    «PAS UN CLIENT RÉGULIER» 

    En fin de journée, Patrick Lavoie a rappelé Info Dimanche avec quelques informations supplémentaires. Selon ses recherches, préliminaires, les bouteilles de sirop d’érable en question auraient été vendues à l’usine à un client qui n’était «pas régulier». L’entreprise témiscoutaine n’aurait pas eu la gestion du transport. 

    «Nous avons chargé un camion directement à l’usine et la facture était payée d’avance. Si je ne fais pas erreur, c’est un client qui achetait chez nous 2 à 3 fois par année», a-t-il indiqué.

    «C’était un chargement qui prenait la direction de Vancouver. Ça ferait donc du sens avec l’histoire qui est véhiculée.»

    Vendredi, la Gendarmerie royale du Canada (GRC), secteur Québec, a confirmé d'avoir pas été impliquée dans cette enquête. 

     

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