Violent incendie dans l'ancien bar Viger de Saint-Épiphane
Les pompiers de Saint-Épiphane et des municipalités voisines ont combattu le 25 juillet en après-midi un violent incendie qui s’est déclaré dans l’ancien bar Viger situé au 182, rue Viger. Plusieurs citoyens ont observé la scène qui se déroulait sous leurs yeux, en plein cœur de leur village.
À l’arrivée des sapeurs, le brasier était éclaté au deuxième étage, du côté sud du bâtiment. Une épaisse fumée se dégageait, et les flammes envahissaient autant l’intérieur que l’extérieur de l’ancien bar.
«Au départ on est allés en mode défensif parce que c’était comme impensable [de faire autrement], le nombre de pompiers était insuffisant avant que l’entraide arrive», souligne le directeur du Service de sécurité incendie de Saint-Antonin, Yvan Rossignol. Devant l’intensité de l’incendie, les pompiers ont arrosé l’extérieur de la bâtisse vers l’intérieur afin de rabattre les flammes et de les diminuer.
Cette technique a bien fonctionné en raison de la quantité d’eau projetée, pendant que des lignes d’eau supplémentaires prenaient place et que le camion-échelle de Saint-Antonin s’installe. Au fur et à mesure que les sapeurs avançaient dans le processus d’extinction, ils avaient une meilleure visibilité à l’intérieur du bâtiment. Ils ont donc changé pour une attaque offensive afin de trouver et d’éteindre les derniers points chauds restants.
Le camion-échelle dépêché sur place a permis d’attaquer le brasier par le haut. «Ça a facilité notre intervention, le fait qu’on ait accès au toit sans qu’on mette de pompiers à risque. Ça a grandement aidé», confie M. Rossignol.
Un sapeur en hauteur muni d’une gaffe s’affairait à arracher des sections de tôle afin d’avoir accès à l’entretoit où des flammes se couvaient. Des pompiers sont aussi entrés dans l’ancien bar avec des scies à chaîne pour trouver les derniers points chauds. L’isolation au bran de scie et l’accumulation de matériel dans presque toutes les salles du bâtiment ont compliqué leur travail en accélérant la propagation du brasier. Aussi, «c’était difficile de circuler», a mentionné le directeur.
UNE BONNE INTERVENTION MALGRÉ TOUT
Malgré que le bâtiment soit une perte totale et devra être démoli, Yvan Rossignol indique que l’intervention s’est bien déroulée. Le feu, qui a pris sur la cuisinière en raison d’un chaudron d’huile oublié, a été contenu par les pompiers. Aucune autre résidence n’a été touchée, excepté celle située en arrière du bâtiment. Un petit début d’incendie a débuté sur la galerie et quelques fenêtres ont éclaté sous la chaleur du brasier. Autrement, elle a quand même été bien protégée puisqu’elle était recouverte de feuilles d’amiante et grâce au travail des sapeurs.
Indiquons qu’une trentaine de minutes après le début de l’incendie, alors qu’une partie du toit s’effondrait, les voisins des maisons avoisinantes ont été évacués par précaution. Lorsqu’il s’est complètement affaissé et que le camion-échelle ait été mis en place, ils ont pu regagner leurs foyers, soit vers 16 h 15.
«Ça a bien été considérant que depuis que la municipalité de Saint-Épiphane a refait sa réserve d’eau, la réserve incendie a été diminuée de beaucoup», explique le directeur du Service de sécurité incendie. Il raconte qu’aucun gros incendie n’était survenu depuis cette installation. Sachant la réserve d’eau limitée, il a fait installer des piscines dès le début de l’intervention pour avoir une force de frappe importante et ne pas manquer d’eau.
Après s’être entretenu avec une employée de la Municipalité, il partage que la réserve incendie est descendue à 1,4 mètre pendant l’incendie. Durant l’intervention, les pompiers prenaient de moins en moins d’eau, donc elle est vite remontée à 2,4 mètres. «On est restés dans la norme», confie M. Rossignol.
Comme on le voit lors de certaines interventions incendie, une pelle mécanique est dépêchée sur place. Cependant, les pompiers n’en ont pas eu besoin durant cet incendie. «Le risque d’effondrement n’a pas été envisagé, car on a travaillé sur les planchers du deuxième étage et sur le toit. C’était une bâtisse en bois solide», rapporte-t-il.
Aucune personne n’a été blessée. Le chien du propriétaire est sorti par lui-même de l’ancien bar. Son chat n’a toutefois pas eu la même chance.
Une équipe de paramédicaux est restée sur les lieux afin de s’assurer du bien-être des pompiers. Une équipe d’Hydro-Québec s’est déplacée pour s’occuper d’un fil problématique qui était sous-tension.
Le ministère des Transports du Québec s’est aussi rendu sur les lieux. La route 291 a été bloquée à la circulation pendant plusieurs heures. Pendant l’intervention, de la fumée était visible à plusieurs kilomètres du lieu de l'incendie.
Des policiers de la SQ étaient sur place, de même qu’une vingtaine de pompiers des casernes de Saint-Épiphane, Saint-Arsène, Saint-Paul-de-la-Croix et Saint-Antonin.
Soulignons que le bâtiment, qui abritait un marché aux puces depuis quelques mois, n’était pas étranger aux autorités. En 2020, la SQ y a effectué une importante saisie de stupéfiants. Le Service de sécurité incendie de Saint-Épiphane avait aussi été appelé sur les lieux en raison des risques d’incendie liés aux installations.
Les sapeurs ont quitté les lieux vers 20 h 30 en laissant une équipe et un camion sur place pour être certains de l’extinction complète du feu. Deux reprises d’incendie sont survenues durant la nuit. Les deux pompiers ont regagné la caserne peu après 7 h ce 26 juillet.
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