Noyade à Auclair : consommation d’une drogue en cause
La femme de 37 ans originaire de Saint-Valérien, Lucie Sénéchal, est décédée accidentellement le 29 juillet au Grand lac Squatec d’Auclair à la suite d’une perte de conscience causée par la consommation d’une drogue de rue mélangée à des médicaments prescrits. C’est ce que dévoile le rapport de la coroner Dre Renée Roussel rédigé le 5 mars.
Dans le rapport, il est relaté que la présence de mitragynine, l’une des principales substances psychoactives retrouvées dans le kratom une plante d’Asie du Sud-est, a été retrouvée à une concentration thérapeutique élevée dans le sang de la victime.
Des traces d’un médicament pour traiter une dépression ou un trouble anxieux ainsi qu’un psychostimulant utilisé pour le trouble déficitaire de l’attention ont aussi été détectées dans les analyses sanguines.
«Selon Uptodate, un site internet d’aide à la décision médicale, le kratom dans lequel on retrouve la mitragynine a des effets néfastes sur la santé qui peuvent s’accentuer en présence d’un psychostimulant», peut-on lire dans le document. Utilisées simultanément, les deux substances «peuvent nettement augmenter le risque d’arythmies cardiaques ainsi que celui des convulsions». Il n’est pas recommandé de les consommer ensemble. Aussi, son traitement anxieux abaissait son seuil convulsif.
Personne n’a été témoin d’une perte de conscience et de la chute à l’eau de la victime. L’immersion dans l’eau n’aurait pas été très longue. Elle «pourrait être suffisante pour un décès par noyade si le cœur était déjà en souffrance». Il est toutefois impossible pour la coroner de déterminer si c’est une arythmie cardiaque maligne ou une crise convulsive qui est à l’origine de la perte de conscience, puis du décès.
Lors de son entrée à l’eau, la victime n’avait pas de veste de flottaison. D’après Renée Roussel, des témoins présents au camping d’Auclair ont mentionné avoir entendu Mme Sénéchal se plaindre d’étourdissements avant de se promener sur l’eau en planche à pagaie. Elle a été retrouvée peu de temps plus tard inerte et inconsciente dans une partie peu profonde du cours d’eau et près du rivage.
Des manœuvres de réanimation ont été prodiguées jusqu’à l’arrivée des secours, puis poursuivies jusqu’à l’Hôpital de Notre-Dame-du-Lac. L’équipe médicale a continué les soins puisque le cœur a présenté des signes d’activité électrique à quelques reprises, malgré que la victime avait les pupilles en mydriase fixe «indiquant une potentielle mort cérébrale». Les tentatives de réanimation ont été cessées plusieurs heures plus tard quand «les signes de vie se sont éteints complètement».
L’enquête policière a éliminé l’intervention d’un tiers dans le dossier. Avec les substances consommées, la victime s’est effondrée, s’est retrouvée immergée dans l’eau et s’est noyée. La coroner conclut donc à décès accidentel.
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