Bell leur facture près de 20 000 $ pour des messages textes
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Après la surprise viennent les questions. Malheureusement, chez Bell Canada, si l’on est rapide à répondre, la solution tarde. À l’heure du web 2.0, Steeve Rioux se trouve un allier de taille : Facebook.
« J’ai tout essayé. Je suis allé à la Téléboutique et on m’a dit qu’on ne pouvait rien faire d’autre que de téléphoner directement chez Bell. On m’a montré le téléphone, on a composé le numéro et c’est tout », raconte M. Rioux. À quelques reprises, il discute avec des préposés de l’entreprise, mais on tarde à reconnaître le problème.
« C’était un véritable dialogue de sourds, on se bornait à nous dire qu’ils étaient en investigation », raconte la conjointe de M. Rioux et copropriétaire de l’Auberge, Annika Boulianne. On facture une première fois pas moins de 83 812 événements auxquels viendront s’ajouter 30 510 événements le mois suivant. « Ça fait un message texto toutes les 45 secondes, 7 jours sur 7, 24 heures sur 24, pendant 30 jours consécutifs », précise Mme Boulianne. De quoi inscrire son nom dans le livre des records Guiness.
La première facture de 14 375,83 $ est suivie le mois suivant d’une autre de 5 314,51 $ portant ainsi le montant total à 19 694, 31 $ « Bell était incapable de nous fournir la liste des événements. Pour les 3 000 textos que notre fille a envoyés, il n’y avait pas de problème, mais pour les milliers d’évènements, non. Déjà que son cellulaire avait connu un mal fonctionnement pendant deux semaines, il me semble qu’il y a là un indice », s’est questionnée Annika Boulianne.
DEUX MOIS D'ATTENTE
Près de deux mois d'attente s'écoule, en désespoir de cause et parce qu’on doute de sa parole quant au montant de la facture, sa fille, Alexandra poste une copie de la facture sur une page Facebook. C’est là que CIMT et son journaliste Daniel Tremblay ainsi qu’infodimanche.com découvrent l’histoire. À l’heure du web 2.0, une nouvelle parcourt le monde à la vitesse de l’éclair.
« On se doutait bien que nous ne paierions pas la facture, c’était un non-sens. Mais c’est le délai, c’est tellement long. Nous ne voulions pas voir notre dossier se voir transférer à une agence de crédit et de voir nos téléphones coupés », explique Mme Boulianne.
Annika Boulianne, Alexandra Boulianne et Steeve Rioux se disent tous trois soulagés par l'heureux dénouement.
Photo : François Drouin
Tout est bien qui finit bien. Mais pour la famille Rioux-Boulianne, le lien de confiance avec l’entreprise est brisé. Qu’arrivera-t-il avec le téléphone, est-ce cet appareil qui est à la source du problème et si oui, comment réagira Bell en cas de récidive?
« Au moins, la facture est à zéro », soupire M. Rioux. Pragmatique, Annika Boulianne ne s’est pas gênée pour exiger une preuve que sa cote de crédit ne portera aucune mention de cette facture. « Je leur ai demandé une preuve écrite », lance-t-elle avec détermination.
BELL CANADA
Du côté de Bell Canada, on soutient que l’intervention de CIMT/TVA et d’infodimanche.com n’est qu’une heureuse coïncidence dans la décision de l’entreprise de créditer le compte de M. Rioux. « Nous devions attendre la fin de l’investigation avant de procéder au crédit », nous a expliqué Marie-Ève Francoeur des relations publiques de Bell Canada.
Quant au cellulaire d'Alexandra Boulianne-Rioux, on assure que le compte est de retour à la normale depuis le 6 juillet. Une façon de reconnaître à demi-mot les problèmes liés au compte et/ou au téléphone. On assure que si un mauvais fonctionnement de l’appareil devait être constaté, il serait remplacé dans les plus brefs délais.
WEB 2.0
Steeve Rioux n’hésite pas à créditer cette victoire aux médias sociaux. « Aucun doute là-dessus, c’est la victoire du web 2.0. C’est grâce à Facebook, ça a fait l’effet boule de neige, sans ça, qui le saurait? », lance l’homme d’affaires. C’est en effet à partir d’une copie de la facture de Bell Canada judicieusement placée sur une page du populaire site de réseautage que des médias comme CIMT et infodimanche.com ont pu se pencher sur ce dossier.
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