Un couguar aux allures de canular
Souvent aperçu, sa présence reste encore à prouver puisque personne n’a pu mettre la main sur un spécimen. Alors ces photos, canular ou braconnage d’un animal aussi fascinant que rare? La direction de la protection de la faune du Bas-Saint-Laurent a fait enquête.
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Le résultat n’a pas tardé : il s’agit d’un canular. Le lieutenant Robert Gagnon du bureau local de Témiscouata-sur-le-Lac (secteur Notre-Dame-du-Lac) explique : « Nous avons enquêté, et il est rapidement apparu qu’il s’agissait bien d’un canular. Internet pullule de ce type d’histoire et ça a rapidement déboulé ».
Si les enquêteurs ne remettent pas en question la validité des photographies, certains détails présents sur les photos suggèrent qu’elles n’ont pas été prises dans la région ou du moins pas dans les derniers mois. La faible présence de neige constitue un anachronisme qui n’a pas échappé aux agents.
« Nos gens situés à La Pocatière qui s’occupent de ce territoire ne connaissent ni ces gens-là, et encore moins qui pourraient posséder une telle meute de chiens pisteurs », ajoute le lieutenant Gagnon. Il souligne que l’histoire, initialement lancée sur le populaire site de réseautage Facebook, a tout l’air d’une série de photos qu’un utilisateur a repris à son compte.
La photo n’est pas truquée, seulement, elle aurait été prise quelque part aux États-Unis et non dans la région de Pohénégamook.
Photo : Internet
Un canular qui ne date pas d'hier
« Ça ne date pas d’hier. Au début on parlait de Pohénégamook, puis de Saint-Athanase, d’Estcourt. Ce n’est pas crédible. Le service d’enquête de Québec a regardé tout ça, et finalement, le gars qui a lancé l’histoire s’est bien amusé. Malheureusement, les photos sont reprises et circulent toujours », souligne l’agent.
La protection de la faune qui a reçu de nombreuses plaintes, certaines provenant même du Saguenay, conclut donc qu’il s’agit d’un véritable canular. « Ça n’a pas été tué ici. On ne pourrait pas avoir été cinq mois sans que l’information sorte. Une telle bête, vous imaginez, ça se serait su », commente M. Gagnon.
C’est sans compter qu’il s’agirait d’un acte de braconnage puisque la chasse au couguar n’est pas autorisée sur le territoire. Elle est toutefois légalement pratiquée dans l’ouest du pays et dans certains états américains. Elle se pratique notamment à l’aide de chien pisteurs comme on l’aperçoit sur l’une des photos.
Couguar
La présence du couguar est soulignée à l’occasion. Malheureusement, les preuves se sont toujours avérées insuffisantes pour conclure à la présence de ce félin sur le territoire témiscouatain. Il est même arrivé que des gens « transforment » leur chat domestique et tente de le faire passer pour un couguar. D’autres ont aussi confondu un coyote pour un couguar.
« Je ne dis pas qu’il n’y en a pas. Ça a un immense territoire de chasse. Mais actuellement, nous n’avons jamais pu mettre la main sur une preuve concrète. On ne nous a jamais rapporté d’animal qui aurait été heurté par un véhicule par exemple », conclut Robert Gagnon.
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