Sur les eaux avec la Sûreté du Québec
« Il s’agit surtout de faire de la prévention, faire en sorte que les activités nautiques se pratiquent en toute sécurité », lance la patrouilleuse nautique de la SQ, la sergente Mélanie Beaulieu. À ses côtés, le Guide de sécurité nautique. Un document pertinent et gratuit que se doit de lire tout plaisancier.
Il s’agit du principal outil de travail des patrouilleurs. « Notre rôle est d’assurer la sécurité des lacs et le guide est un bon aide-mémoire. Pour les plaisanciers aussi, c’est une mine d’informations. Tout y est précisé pour tout type d’embarcation », précise-t-elle.
Dans la région de Rivière-du-Loup, ce sont les trois lacs de la municipalité de Saint-Hubert qui seront principalement visités par la SQ.
« Comme chaque année, nous serons présents sur les plans d’eau de la MRC, plus particulièrement le lac de la Grande-Fourche. La population collabore très bien. Il arrive même qu’après notre intervention, certains reviennent nous montrer les correctifs afin de recevoir leur vignette de confirmation », souligne l’agente Beaulieu.
Selon la policière, il n’est pas rare que des plaisanciers se présentent de leur propre chef afin de faire inspecter leur embarcation et ainsi obtenir la fameuse vignette de confirmation. Aux dires de la patrouilleuse, les constats d’infraction sont rares, les policiers privilégiant les « avis de vérification nautique », l’équivalent du fameux « 48 heures ».
Les patrouilleurs sont toutefois moins tolérants lorsqu’il s’agit d’absence de veste de flottaison. Si la loi n’en impose pas le port, mais oblige à ce que le nombre de vestes sur l’embarcation corresponde au nombre de passagers et à leur taille.
Statistiques
Selon le Conseil québécois du nautisme (CQN), le Québec a enregistré une légère augmentation du nombre de noyades de 2009 à 2010. En effet, il y a eu 22 noyades l’an dernier, une hausse de 3 cas comparé à 2009. De ces 22 cas, seulement quatre victimes portaient adéquatement leur vêtement de flottaison. À titre indicatif, en 1996, la Société de sauvetage du Québec a dénombré pas moins de 146 cas de noyade au Québec.
Selon le CQN, 82 % des victimes ne portaient pas ou portaient incorrectement leur gilet de sauvetage. Dans 13 % des cas de noyade, la consommation d'alcool a été déterminée comme une cause ayant contribué au décès. Dans 20 % des cas, le taux d’alcoolémie des victimes était égal ou supérieur à la limite légale.
Aussi, le CQN soutient qu'une majorité des décès par noyade se produit lors du chavirement de petites embarcations ou d'une chute par-dessus bord. L’hypothermie a joué un rôle important dans au moins 16 % des noyades au Québec.
Plongé dans une eau de moins de 20 degrés Celsius, le corps s’engourdit rapidement, les mouvements deviennent plus difficiles et le souffle vient à manquer. Le gilet de sauvetage, s’il ne protège pas complètement de l’hypothermie, permet néanmoins à la victime de flotter et d’être rapidement repêchée.
Alcool
Conduire une embarcation marine en état d’ébriété constitue une infraction au Code criminel au même titre que pour la conduite de véhicule routier. « Au Québec, tous les occupants d’une embarcation peuvent consommer de l’alcool, y compris le conducteur, mais ce dernier est soumis à la limite de 0,08 mg/L », souligne le relationniste de la SQ, Claude Ross.
Attention, les effets du soleil, du vent et du mouvement de l’embarcation amplifient les effets de l’alcool. Ainsi, un seul verre d’alcool équivaudrait à trois en termes d’effets!
Équipements
Voici ce que le plaisancier doit avoir en tout temps à bord de son embarcation en plus de son vêtement de flottaison individuel (VFI) : une ligne d’attrape flottante d’au moins 15 mètres, un appareil de signalisation sonore (sifflet ou autre) et des feux de navigation conformes aux dispositions du Règlement sur les abordages si l’embarcation est utilisée de nuit.
À noter qu’une compétence de conducteur est exigée de tous les conducteurs d’embarcations à moteur, sans exception, y compris pour les patrouilleurs nautiques de la SQ.
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