Les pompiers de Rivière-du-Loup mis à l'épreuve
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Comme le dit la maxime : « Aide-toi et le ciel t’aidera ». Se sauver soi-même, sans mettre en péril ses collègues, en bon français, il s’agit de se sortir du pétrin lorsqu’ils sont pris ou perdu dans un bâtiment en feu. La formation a eu lieu samedi et dimanche dernier, de 8 h à 15 h.
Aux premiers abords, la simulation n’a rien d’extraordinaire. Des fils électriques jonchent le sol de la caserne, un tuyau de type drainage fait office de tunnel, un compartiment exigu en bois est placé au sol. Cent cinquante pieds de boyau d’incendie trainent sur le plancher, un mur de gypse est placé à l’autre extrémité de la caserne. Rien qui ne fasse croire à un bâtiment en feu. Et pourtant!
Photo : Simon Desjardins
La formation et la simulation s’effectuent en uniforme complet. « C’est là que le fun commence », lance un pompier. Ce dernier doit revêtir l’uniforme, qui inclut tout l’équipement d’A.P.R.I.A., c'est-à-dire l’appareil respiratoire autonome dont on visualise la fameuse bonbonne d’air attachée au dos du pompier et suivre la lance incendie.
Photo : François Drouin
Mais attention, l’examen doit s’effectuer à l’aveugle et parfois même en apnée totale. Pour ce faire, on masque la visière du masque à oxygène du pompier. Et comme si ce n’est pas suffisant, le test s’effectue sous le regard des collègues. C’est à ce moment, plongé dans le noir, pris dans les fils, que l’on comprend le réalisme et que les émotions se bousculent.
Une simulation qui s’est déroulée en aveugle, parfois même en apnée totale.
Photo : François Drouin
Le capitaine Simon Desjardins explique : « La longueur du boyau représente généralement ce qui entre dans un bâtiment. Il s’agit donc de son chemin de retour avec tous les obstacles susceptibles d’être rencontrés, comme les fils électriques, de passer au travers une cloison, les espaces restreints comme une conduite de ventilation. Mais l’objectif final, c’est la gestion de l’air. Comment il doit travailler avec une quantité d’air possible. »
Photo : Simon Desjardins
Une formation intense. « C’est difficile. Après l’incendie de Calko, c’est l’un des exercices les plus difficiles et exigeants auquel j’ai pris part », raconte Daniel Vossel du Service incendie de Rivière-du-Loup. Si le cardiovasculaire est mis à forte contribution, c’est avant tout la maitrise des émotions qui fait l’objet de la formation.
Photo : Simon Desjardins
Le capitaine Moïse Mayer commente : « Il ne faut pas paniquer, c’est dans ces cas-là qu’on s’embourbe. Il faut connaitre les techniques, comment se déplacer, où placer son A.P.R.I.A., mais si on ne gère pas ses émotions, on s’embrouille, on s’énerve et on risque de manquer d’air. La clé du succès, c’est garder son calme, c’est le contrôle de soi. »
Photo : François Drouin
Cette formation s'inscrit à l'intérieur du plan en matière de SST du Service incendie et se veut une suite logique à la formation Gestion d'un « Mayday », que les pompiers ont suivie cet hiver. Le cours est donné par des formateurs de l'IPIQ, soit David Lavoie et Marc-Olivier Bilodeau, qui sont chefs de division au Service incendie de Matane.
La relève s'est montrée particulièrement attentive et impressionnée face aux performances des « plus vieux ».
Photo : François Drouin
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