Le site Internet du Collège Notre-Dame piraté
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Le Collège Notre-Dame fait donc les frais d'une offensive lancée par ce qui semble être un regroupement de hackers, le Wolf Hacker. Selon le délégué aux communications et gestionnaire de communauté du Collège Sylvain Dionne, il pourrait s'agir d'attaque orchestrée à l'aveuglette.
« Effectivement, selon nos recherches, il pourrait s'agir d'une attaque cyberterroriste lancée de façon aléatoire. (…) Je ne suis pas spécialiste, mais ces attaques peuvent être dirigées à partir de robot-logiciel et d'ordinateur fantôme. Lors des deux premières attaques, l'hébergeur (iWeb) n'avait trouvé trace de rien dans le serveur »
Les deux premières attaques sont survenues en l'espace de deux jours. Si le message revendiquait toujours un message de résistance de la Syrie face à « l'arrogance de la grande Amérique », l'image affichée était plus radicale alors que le paramilitaire arborait deux armes à feu.
Heureusement, le site Internet du Collège Notre-Dame n'aurait pas été endommagé. Les techniciens sont à s'affairer à vérifier l'intégrité des serveurs et du site.
« Nous avons cru qu'il pourrait s'agir du piratage de notre nom de domaine, ce qui aurait impliqué un changement d'adresse et la promotion de la nouvelle adresse. C'est beaucoup de travail, beaucoup d'inquiétude pour absolument rien, mais nous venons d'avoir l'assurance que ce n'est pas le cas », a commenté Sylvain Dionne.
Évidemment, il s'agit d'une attaque qui provient de l'extérieur des murs de l'école. « Aucun de nos étudiants n'est impliqué dans ces piratages, nous allons les rencontrer pour leur expliquer la situation. Il s'agit d'un évènement malheureux », a conclu le directeur du Collège Notre-Dame, Guy April.
Sécurité
Joint au téléphone, Hugo Dubé, le propriétaire de Servlinks Communication (photo) a accepté, bien que son entreprise ne soit pas l'hébergeur du site Internet du Collège, d'expliquer le modus operandi des pirates informatiques dans ce genre d'attaque,
« Il s'agit d'attaques courantes dans le domaine. Les pirates peuvent trouver les noms d'usagers et de mot de passe du site, ou du FTP, des sites administrables, mais c'est peu commun. Actuellement, les pirates utilisent ce que l'on appelle les bogues web, les failles de sécurité « SQL injection » qui leur permettent de facilement remplacer le contenu du site web », explique l'homme d'affaires louperivois.
Il existe des logiciels qui permettent de repérer ces failles et de les exploiter. Pour un fournisseur comme Servlinks communication, la prudence est donc de mise. « Nous disposons de serveurs pour héberger les sites webs dont nous assurons la conception, et d'autres, sur lesquels nous hébergeons les sites programmés par des tiers. » L'entreprise évite ainsi tout risque de contamination d'un site dont la programmation le rend vulnérable aux attaques des mutins informatiques.
Ces attaques sont majoritairement orchestrées à l'aide de « botnet », c'est-à-dire de robots informatiques. « Dans les pays où la législation est inexistante, on peut acheter une banque de ces robots informatiques et lancer des attaques automatisées et qui envoient des requêtes et qui font planter le fournisseur et l'hébergeur, faisant planter les équipements de sécurité. Il faut des protections contre ça, ce que nous avons », ajoute Hugo Dubé.
Quant au piratage de noms de domaines, le propriétaire de Serlinks Communication assure qu'il s'agit de « vieux piratage » et qui n'est plus que très occasionnellement utilisé.
Piratage
Rappelons que si certains groupes pirates tels Anonymous tentent de se légitimer en donnant une portée sociale à ses actions, pour la majorité des pirates, il ne s'agit que de vandalisme électronique.
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