Procès Brashear: verdict le 29 juin
Il devra trancher entre les prétentions de la défense, représenté par l'avocat Jean-François Bertrand et le ministère public représenté par Me Manon Gaudreault. Me Bertrand soutient que son célèbre client s'est défendu, « un cas de légitime défense », a-t-il plaidé. De son côté, la couronne soutient que Donald Brashear a agi sans connaître les véritables intentions de la victime, le joueur du Caron & Guay de Trois-Rivière, Éric Labelle.
« Quand Éric Labelle demande "C'est quoi ton problème", il pose une question », a soutenu la procureure de la Couronne, allégeant que c'est la victime qui se sentait menacée. Jean-François Bertrand a répliqué que le ton employé était agressif. « La phrase exacte était "C'est quoi ton ostie de problème" sans compter qu'il y avait la présence de tous les autres joueurs, c'était un contexte intimidant », a-t-il rappelé.
La défense rejette donc du revers de la main les prétentions de l'accusation voulant qu'il y ait eu des lésions. « La Couronne n'a présenté aucune preuve d'expert médical pour confirmer qu'il y avait bien eu commotion cérébrale. Rien ne dit que les symptômes ne remontaient pas à des coups précédents », a souligné Me Bertrand.
La défense a aussi souligné les témoignages des joueurs Éric Labelle et Gaby Roch, ainsi que du directeur général du Caron & Guay, Dean Lygitsakos, souffraient de nombreuses contradictions. Des contradictions qui sont sans importance, selon Me Gaudreault, en regard de la cause et dans la chronologie des évènements menant aux voies de fait.
Jean-François Bertrand a soulevé trois points sur lesquels le juge Laforest devait concentrer sa réflexion. La vitesse du véhicule de Brashear, conforme à la situation, que tous les joueurs à l'exception d'Éric Labelle et de Gaby Roch se sont déplacés afin de laisser passer le véhicule et la troisième, comme quoi jamais Éric Labelle, dans sa déclaration au policier, n'aurait mentionné qu'il avait frappé le rétroviseur du Cadillac Escapade.
Donald Brashear témoigne
Donald Brashear a finalement témoigné lors de son procès. Appelé par Me Bertrand, Brashear a raconté sa propre version des faits. S'il admet d'emblée avoir frappé d'un coup de point, une gauche, au visage d'Éric Labelle, il soutient l'avoir fait en toute légitime défense.
« J'ai sursauté quand il a frappé mon miroir. (…) après avoir immobilisé ma voiture, je suis sorti pour voir les dommages. Il s'est amené vers moi avec un visage agressif en me disant "c'est quoi ton ostie de problème". Pour moi c'était clair qu'il voulait se battre », a relaté Donald Brashear.
Rencontré dans la salle d'attente quelques minutes avant que les procureurs présentent leurs plaidoiries, Donald Brashear a souligné craindre devenir un exemple.
« C'est ce que je redoute. J'ai l'impression d'avoir une jambe dans le tordeur. Des gens commettent des crimes plus importants et ne se retrouvent pas dans ma position, personne n'en parle », a commenté l'ancien homme fort de la LNH.
Pour Me Bertrand les conséquences vont au-delà de la réputation. « Les impacts et répercussions pour mon client sont majeurs. Donald Brashear a des intérêts aux États-Unis, ça représenterait donc une problématique importante », a-t-il fait valoir aux journalistes présents.
Rappelons qu’en mars 2011, à la suite d'une partie de hockey opposant les 3L au Caron & Guay, un match remporté par les Trifluviens, Éric Labelle a porté plainte à la police après avoir été atteint d’un coup de poing du numéro 87 des 3L.
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