Guillaume Rioux acquitté
Le verdict est tombé comme une tonne de brique sur les parents présents. C’est en pleurs, affaissés et bouleversés qu’ils sont sortis de la salle d’audience. « Le message qui est envoyé aux enfants c’est : ne dénoncez pas, ça ne sert à rien ! », lancent plusieurs d’entre eux. « Nous avons l’impression que les criminels ont plus de droits que les victimes, nous ne croyons pas en ce système de justice », ajoutent-ils, laissant libre cours à leurs frustrations. « Il est considéré non coupable pour le tribunal, mais il est et sera toujours coupable dans nos cœurs », expriment-ils.
Après avoir résumé la preuve, le juge a mis d’avant les points qui ont soulevé son doute. Il a fait état notamment de la différence intellectuelle entre le policier qui a mené l’interrogatoire du polygraphe et Guillaume Rioux ainsi que la possibilité qu’il comprenne mal les termes et les définitions entourant la nature des actes posés pour lesquels il était accusé. Le fait que M. Rioux ait rappelé les policiers, selon leur suggestion, pour raconter d’autres gestes et la description de ceux-ci, ajoute aux doutes du juge.
Guillaume Rioux est sorti rapidement du palais de justice, ne désirant pas commenter le verdict. Son avocat, Me Yves Desaulniers, affirme que son client est satisfait du résultat. « Le juge a rendu un verdict conforme à la preuve présentée et aux critères qu’il devait appliquer. Nous avons présenté la défense qui convenait », soutient celui-ci.
Pour sa part, Me Manon Gaudreault, représentant le ministère public, admet sa déception. « Ce qu’il faut retenir de cette affaire c’est que le juge n’a pas cru l’accusé, il n’a pas cru en sa version des faits. Mais malgré tout, de l’ensemble de la preuve subsistait un doute raisonnable », énonce-t-elle. Elle croit que les parents, après leur avoir expliqué la notion de doute raisonnable, comprennent la décision du tribunal, bien que décevante. Me Gaudreault n’a pas pris de décision quant à porter la cause en appel, quoique l’option ne soit pas écartée. Elle croit également, malgré le verdict, que la décision de ne pas faire témoigner les enfants était la bonne.
FAITS REPROCHÉS
Rappelons que les faits reprochés jusqu’alors à Guillaume Rioux, sur sept enfants âgés de 3 à 10 ans entre 2005 et 2010, se seraient déroulés dans la garderie en milieu familial opérée par sa mère à Sainte-Françoise, lieu où il réside également. Il est à noter que la mère n’opère plus cette garderie.
« Il n’en demeure pas moins que nos enfants ont été traumatisés par cette expérience et quelques-uns ont été suivis par des psychologues alors que Guillaume Rioux lui, s’en tire indemne », affirme une mère. Un père raconte même que sa fille vit encore dans la terreur, vérifiant chaque soir que toutes les portes de la maison sont bien verrouillées avant de s’endormir et rêvant que Guillaume Rioux vient la découper en morceaux. Avant de quitter, plusieurs d’entre eux ont insisté sur le fait que le juge ne le croit pas.
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