Affaire Malenfant: La DPJ n'a rien à se reprocher
La DPJ a-t-elle fait preuve de laxisme et de négligence dans le cas de Langis Malenfant? Non, répond M. Saint-Laurent qui souligne du même souffle qu'il s'agit d'un cas d'exception. « Ils sont rares, très rares, mais ç'en est un de trop. Je ne peux parler pour cette époque, mais aujourd'hui nos contrôles sont extrêmement rigoureux. »
Ce dernier affirme que toute plainte pour abus ou mauvais traitement est traitée avec diligence et qu'elle entraine une suspension automatique. « On retire la famille d'accueil de ses fonctions le temps de l'enquête que l'on fait conjointement avec la police. »
Le directeur bas-laurentien soutient que dès qu'une plainte est fondée, et la preuve doit en être faite, la DPJ adopte une politique de tolérance zéro. « Et on va au bout du processus. On ferme la famille, qui peut contester, mais nous irons jusqu'au bout du processus », poursuit-il.
Pourquoi alors Langis Malenfant a-t-il pu récupérer à deux reprises son permis? Éric Saint-Laurent s'est montré moins loquace. « Ce que je peux dire, c'est qu'en janvier 2010, les deux jeunes ont déposé une plainte policière. Si nous avions eu ces éléments plus tôt, nous aurions agi comme en 2010 en mettant fin à notre entente avec cette famille. Jamais nous n'aurions retourné des enfants là. »
Sans l'admettre ouvertement, M. Saint-Laurent qui est en poste depuis deux ans n'a pas nié qu'un intervenant n'aurait peut-être pas traité adéquatement des renseignements antérieurs aux plaintes de 2010. « Il n'est plus à notre emploi aujourd'hui. Et si ça produisait aujourd'hui, il y aurait des mesures disciplinaires de prises », a-t-il néanmoins répondu.
Le directeur du Bas-Saint-Laurent s'est dit heureux du verdict de culpabilité. Justice est rendue. « Nous avons cru, comme la justice, les enfants et dès 2010 la famille d'accueil a été fermée et jamais elle ne sera accréditée de nouveau. »
Familles d'accueil
M. Saint-Laurent souligne qu'aujourd'hui les familles d'accueil font l'objet d'enquête avant d'obtenir leur accréditation. La DPJ effectue ensuite un suivi, dans le Bas-Saint-Laurent, à raison de deux fois et demie par période de 15 jours ce qui inclut des visites surprises et d'autres à l'extérieur de la famille, seul avec l'enfant.
Les familles d'accueil doivent donc montrer patte blanche. « Les familles font face à des critères importants, sur les lieux physiques, mais aussi sur elles-mêmes. Nous accordons de l'importance à la dynamique de ces gens-là, à la présence de casiers judiciaires, on remonte jusqu'à leur enfance », raconte le directeur de la DPJ du Bas-Saint-Laurent.
La DPJ va même jusqu'à rencontrer les enfants biologiques. « On veut savoir comment ils vivent avec ça, s'ils sont d'accord. Dans le fond, nous établissons leur motivation première ou s'il y a d'autres motifs derrières. Tout ça se fait entre deux et trois rencontres. Une fois qu'ils ont traversé toutes ces étapes qui sont assez serrées, elles peuvent être accréditées. »
Briser le silence
Éric Saint-Laurent salue le courage des jeunes qui ont le courage de briser le silence en dénonçant leurs agresseurs. « Souvent on dénonce des décennies après que l'emprise se soit relâchée. »
DPJ
La DPJ compte près d'une centaine de familles d'accueil syndiquées au Bas-Saint-Laurent pour 220 enfants placés. « C'est un malheureux cas d'exception qui vient entacher le beau travail qu'il se fait dans ces familles. C'est arrivé, alors il faut construire avec ça », conclut Éric Saint-Laurent.
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