Langis Malenfant de retour en cour
Rivière-du-Loup - Langis Malenfant, reconnu coupable le 11 janvier dernier de quatre chefs d'accusation pour des cas de violence sur deux garçons dont la Direction de la protection de la jeunesse (DPJ) lui avait confié la garde entre 2001 et 2005, était de retour au palais de justice de Rivière-du-Loup vendredi pour une représentation sur sentence.
Le ministère public, représenté par Me Sarah-Amélie Perry-Fournier, a suggéré une peine d'emprisonnement de 18 mois alors que la défense a plutôt proposé au juge Richard Côté une peine à purger dans la collectivité, ou à tout le moins, des travaux communautaires.
Me Perry-Fournier a présenté les facteurs considérés comme aggravants du rapport présentenciel, notamment l'absence de malaise ou de culpabilité face aux événements de Langis Malenfant. La procureure a aussi rappelé que les deux garçons étaient à l'époque en situation vulnérable.
DANS LES FAILLES DU SYSTÈME
Elle n'a pas nié le manquement et la responsabilité de la DPJ dans le dossier. « Ils sont passés dans les failles du système », a-t-elle commenté. La représentante du ministère public s'est ensuite référée à la jurisprudence pour suggérer 18 mois d'emprisonnement.
De son côté, l'avocat de la défense, Me Pierre Gagnon, a relevé le caractère plus favorable à son client du rapport. « En 10 ans, c'est la seule problématique. (…) les autres personnes rencontrées se sont toutes dites étonnées [des faits reprochés] », a-t-il relevé.
La défense a conclu en émettant des doutes sur la pertinence d'une peine avec emprisonnement. « Je ne vois pas comment priver mon client de sa liberté pourrait servir la justice », a soulevé Me Gagnon.
Le juge prononcera la sentence le 19 juillet prochain.
LANGIS MALENFANT
Quant à Langis Malenfant, rencontré suite aux représentations, il souligne qu'il s'agit d'un dur coup qui a des répercussions sur sa santé, lui qui souffrirait de la maladie de Crohn et de la sclérose en plaques.
Et quand la question d'une peine avec emprisonnement est abordée, il souligne que le pire est déjà fait. « Je m'en fous pas mal. C'est ce que lui [une des deux victimes] a dit, ces choses-là, ça n'aurait pas du paraitre ce qu'il a dit sur moi. J'ai peur de sortir (…) », a commenté Langis Malenfant.
Quant aux sévices qu'il a fait subir aux deux enfants, notamment les mises à genoux prolongées sur une grille de chauffage, il persiste et signe. « Je regrette les tapes sur les fesses. Je les ai pognés par les bras. Mais ce n'étaient pas des enfants malcommodes, non, ils étaient méchants. Ils n'ont pas de sentiments, de remords. »
Son principal regret est d'avoir accepté la garde des deux jeunes.
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