Un Noël en victuailles!
Rivière-du-Loup - La pauvreté, la misère humaine, Léopold Robichaud connait. Depuis une vingtaine d'années, l'homme de 77 ans est à la tête d'une équipe qui contribue à ce que des dizaines de familles, des centaines d'hommes, de femmes et d'enfants, profitent de victuailles durant le temps des Fêtes grâce aux paniers de Noel de la Société Saint-Vincent-de-Paul.
«On retire beaucoup personnellement à donner un coup de main à son prochain. J'aime aider des gens qui veulent s'aider», dit-il. Depuis déjà deux semaines, lui et ses bénévoles sont à pied d'oeuvre dès 6h le matin pour trier les denrées amassées dans la population.
«Nous faisons le partage entre les trois comités de la ville qui nous fournissent les noms des gens qui en bénéficieront». La demande augmente sans cesse. L'an dernier, une trentaine de paniers supplémentaires ont été préparés. Cette année ne fait pas exception. Le visage de la pauvreté change.
«Le tiers des paniers est remis à des jeunes ménages, entre 25 et 40 ans, qui sont au chômage ou dans la zone grise des six semaines d'attente. Avec les nouvelles règles, si vous perdez votre emploi le 15 novembre, vous n'avez aucun versement avant le 15 décembre.»
La semaine dernière, un jeune homme du début de la trentaine, avec un enfant en bas âge, s'est présenté à la Saint-Vincent-de-Paul. «Il était mal à l'aise. Il me disait avoir toujours été actif dans la société et être gêné de quémander.» Quant à la demande chez les gens âgés, elle est stable.
PROFITEURS
S'il y a ceux et celles qui en ont besoin, il y a l'autre côté de la médaille: ceux qui s'essaient. «Il y en a qui se croient tout permis. Ce n'est pas un droit d'avoir un panier de Noël.» Même si les demandes sont filtrées par les comités de paroisse, certains passent entre les mailles.
L'an dernier, 350 paniers d'une valeur jusqu'à 75 $ ont été distribués sur le territoire de Rivière-du-Loup. «Les gens ne sont pas exigeants. Certains nous font état de certaines préférences, comme du café, qui n'est pas essentiel, mais lorsque nous en avons, nous en donnons».
Léopold Robichaud affirme qu'à 77 ans, il songe à se retirer pour laisser la place à d'autres. Gageons que le sentiment de fierté qui l'anime parce qu'il fait le bien l'emportera. «Je reviens chez moi le soir et j'ai la satisfaction d'avoir rendu heureux des gens malheureux.»
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