Conte de Richard Lévesque : Les Mémoires du lutin Kling
…Et voilà! Le Père Noël, la Fée des Étoiles et la plupart de mes collègues lutins sont partis dans le grand attelage, avec tous les rennes. Sauf Petitbois, qui est malade, et le vieux Nez Rouge qui est trop vieux, maintenant. Encore une fois c’est la Grande Tournée… Nous ne restons que quelques-uns au Pôle Nord.
Moi, je suis le lutin Kling. Je suis l’accordeur de grelots.
On ne parle pas souvent de moi dans les livres de contes, et l’on ne me voit jamais à la télévision. C’est normal: je ne travaille pas à l’invention ni à la fabrication des jouets nouveaux. Et puis je suis bien trop timide pour accompagner le Patron et la Fée dans leurs visites des magasins et des studios!
D’habitude Copeau et Bonnet, les menuisiers-ébénistes, et Potdevert le peintre, et souvent aussi Coupdefil le couturier et Broquette le cordonnier « font » la scène avec le Père Noël et la Fée des Étoiles. Ce sont de vrais lutins publics, ceux-là: toujours la pommette luisante, la barbe immaculée, le bonnet bien empesé. Et puis ils aiment que les enfants les regardent travailler. Ils sont un peu cabotins, je dirais. Surtout Potdevert et Copeau.
Plusieurs autres lutins suivent aussi la Tournée, sans être souvent « en vedette » : les accordeurs de flûtes et de tambours, les coiffeurs de poupées, les brosseurs de peluches. Et les chanteurs de la petite chorale. À bien y penser, Contrefa le ténor est encore plus cabotin que Copeau et Potdevert. Il faut le voir se cambrer quand il entonne le Chœur des anges!
Moi, je ne pourrais jamais affronter le public ou les caméras. Je suis trop timide.
D’ailleurs je suis plutôt casanier. Chez nous, au Pôle Nord, on apprend vite les beautés du silence blanc et de la solitude glacée. Je me plais bien, au château.
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