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Jean-Pierre Rioux, la première grande sortie

durée 1 janvier 2017 | 15h46
  • François Drouin
    Par François Drouin

    Directeur de l'information, journaliste

    Jean-Pierre Rioux est gardien de l’Île-aux-Basques et maire de Trois-Pistoles. M. Rioux est un incontournable de l’actualité basque, que ce soit pour les dossiers municipaux comme ceux liés au développement ou encore à la traverse Trois-Pistoles / Les Escoumins. Il a accepté de nous raconter avec la verve qu’on lui connait, son Noël le plus marquant.

    «Je suis né en 1954 au troisième rang à Notre-Dame-des-Neiges et vécu sur une ferme de subsistance à cinq kilomètres de Trois-Pistoles. À cette époque, les rangs en hiver n’étaient pas entretenus comme aujourd’hui, les résidents les empruntaient comme ils étaient, à leur risque. Mon père, cultivateur, n’a jamais eu d’automobile ni de permis de conduire de sa vie, mais il maitrisait les chevaux. En hiver plus que l’été, nous vivions isolés et notre petite société se limitait à nos frères et sœurs et nous n’avions pas la télévision.

    Mais, ma première grande sortie en ville hors de ma petite société fut le 24 décembre 1960, mon père nous amena assister à la messe de Minuit à l’Église de Trois Pistoles. Imaginez, jeune enfant de six ans, faire un périple à la noirceur à bord d’une carriole tirée par un cheval, le Sandy. Mes frères, ma sœur et moi, collés et emmitouflés sous une grosse peau de mouton nous tenant au chaud. L’odeur du froid mordant se mêlait avec l’odeur de la sueur que le cheval dégageait. Je n’étais pas au bout de mes découvertes.

    Lorsque je suis entré dans l’église, ce fut un choc, du jamais vu, la solennité et l’immensité des lieux, voir autant de monde, ce silence, sauf des toussotements, j’entrais dans un autre monde, dans l’irréel!

    J’en perdis la carte en m’endormant entre les membres de ma famille dû probablement à la chaleur qui y régnait et l’heure tardive de la messe. Je me souviens par contre des cantiques entonnés par la chorale, quelle vibration humaine, du jamais vu, ni entendu, l’odeur de l’encens et d’entendre les cloches au sortir de la messe compléta mon émerveillement.

    Le retour à la maison se fit dans les bras de Morphée! Il y eut le réveillon. Je venais d’arriver d’un rêve, de l’irréel, ce fut le Noel le plus marquant de ma vie!»

     

    commentairesCommentaires

    3

    • P
      passepoil
      temps Il y a 7 ans
      Très beau récit; il me rappelle ceux que ma mère me racontait de son enfance, également passée dans un rang.
    • JV
      Jeune vieille
      temps Il y a 7 ans
      Et le son des clochettes de l'attelage des chevaux. Oui elles servaient d'avertisseur au cas où on croiserait une autre carriole. Et souvent, les briques chaudes au fond de la carriole pour garder les pieds au chaud. Vous me ramenez, monsieur Rioux, aux plus beaux souvenirs de mon enfance dans les rangs de St-Hubert. Merci pour ce beau partage.
    • GD
      Gervais Dubé
      temps Il y a 7 ans
      M. Rioux je vous lis et je me reconnais.Nos parcours se ressemblent mais 10 ans plus tôt en ce qui me concerne!Je suis le 12 ième d'une famille qui en comptait autant et j'ai aussi eu la chance de grandir sur une ferme entouré de l'amour de mes parent et de mes soeurs et frères ainés.Noël rappelle des souvenirs merveilleux!Vive le temps ou l'on avait du temps!
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