La messe de minuit
En collaboration avec la Société d’histoire et de généalogie de Rivière-du-Loup, Info Dimanche vous présente la description de quelques rites des messes de minuit en Jordanie et en France, publiée dans le journal Le Saint-Laurent du 21 décembre 1961.
La messe de minuit est une des grandes traditions chrétiennes. Sous la neige, ou sous un ciel clément, à pied, en automobile, en traineau, on se dirige vers l’église pour admirer l’enfant divin de la crèche.
À Bethléem, la Jordanie ce soir-là ouvre le passage aux fidèles qui arrivent nombreux de Jérusalem avec le clergé et les représentants chrétiens des nations étrangères. La porte basse et étroite de l’antique basilique de la Nativité semble rappeler la difficulté d’accès au paradis, mais, en réalité, elle a été jadis réduite à ces dimensions pour empêcher les chameaux d’entrer dans le sanctuaire avec leurs maîtres.
Par quelques marches, les catholiques descendent à l’intérieur dans l’église « latine », fief des Franciscains, et la messe est célébrée par le primat de Palestine. Longuement, on se recueille devant ce qui fut une humble crèche. Comme le roc environnant, l’endroit vénéré disparaît sous les étoffes précieuses et usées. Les lampes d’or et les cierges éclairent doucement la grotte. C’est le moment le plus émouvant du pèlerinage.
En France, le célèbre chant de Noël « Minuit Chrétiens », entendu pour la première fois dans la petite église de Roquemaure en 1847, est maintenant chanté avant la messe. Dans certaines églises de Provence, celle-ci est accompagnée de tambourins, de fifres, de cantiques en provençal. Les crèches provençales, célèbres pour leur santons – personnages de bois, de céramique, de plâtre, représentant tous les états de la population – ont un vaste décor de montagnes dans lequel des villages, des églises, des auberges sont perchés.
Comme les vitraux des églises religieux, les fenêtres des petites habitations sont éclairées et le long des routes sinueuses les montagnards sont en route pour l’étable située tout en bas.
À Nice, dans une salle accolée à une église, à côté de la crèche, s’étend un village avec sa place, ses lopins de terre, ses ateliers. Tous les corps de métiers sont représentés par des santons articulés. On glisse une pièce de monnaie et le décor s’anime, le cordonnier ravaude ses souliers, le boulanger pétrit, le pâtre réunis ses moutons affairés à brouter, le paysan fauche l’herbe, le menuisier pousse son rabot et pour un moment toute la population du village participe à la vie quotidienne.
C’est la nuit de Noël, sous les voûtes des cathédrales, dans les modestes églises de campagne, les orgues et les harmoniums fêtent avec ferveur la Nativité, font naître un climat d’espérance et de bonne volonté.
Une collaboration de la
Société d’histoire et de généalogie de Rivière-du-Loup
67, rue du Rocher, Rivière-du-Loup (QC) G5R 1J8
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