Distraction au volant: l’avènement des anti-textos
C’est bien connu, les jeunes conducteurs sont contraints de payer des primes d’assurance plus dispendieuses que leurs ainés. Alors qu’ils peuvent y voir là une grande injustice, rappelons-nous, encore une fois, que l’assurance est un domaine fondé sur les statistiques. Et malheureusement pour les jeunes conducteurs, les chiffres ne sont pas de leur côté.
Parmi toutes les statistiques disponibles sur la sécurité routière, bien peu font aussi peur que celles sur la distraction au volant. Je recommande à tout le monde de lire l’excellent rapport préparé par la SAAQ, mais pour les besoins de ce billet je vais en isoler quelques-unes. Attachez votre tuque.
Donc, constatons d’abord l’unanimité qui règne parmi les Québécois : pas moins de 97 % s’entendent pour dire que la distraction au volant est dangereuse, et que l’utilisation du téléphone cellulaire au volant est la principale de distraction sur nos routes. Par contre, 9 personnes sur 10 estiment ne jamais être distraites pendant qu’elles conduisent. Est-ce que ça veut dire qu’une majorité écrasante des conducteurs (prudents) s’acharnent sur un 10 % d’automobilistes distraits et dangereux? Non!
Voyez-vous, même si tout le monde croit dur comme fer que le cellulaire est une source de danger dans l’auto, la proportion des gens qui admettent s’en servir pendant qu’ils conduisent monte à… 50 %. De ce nombre, 20 % avouent texter au volant, l’activité que tous s’entendent pour dénoncer comme la plus distrayante. Sans surprise, les textos au volant sont plus populaires parmi les conducteurs plus jeunes… mais les plus vieux ne s’en sortent pas blancs comme neige non plus!
Qu’est-ce qui se passe?
Notre cerveau, ce petit comique
Les êtres humains sont, de façon générale, de bien mauvais juges de leur propre personne. Notre cerveau a tendance à nous faire croire que nous sommes au-delà des statistiques et que nous sommes moins distraits que la moyenne quand nous nous exposons à des distractions. Premièrement, ça ne peut pas être vrai pour tout le monde. Deuxièmement, est-ce que « moins distrait » veut dire « assez concentré pour éviter les accidents »? Pourquoi courir ce risque?
Notre cerveau est également très susceptible à la distraction par des appareils électroniques. Dès que nous posons les yeux sur un écran, ils présentent les effets suivants :
- Baisse d’activité dans les régions du cerveau nécessaires à une conduite sécuritaire
- Augmentation du temps de réaction
- Insensibilité aux signaux d’information (klaxon, chevreuil, etc.)
- Diminution du balayage visuel et de la vision périphérique
Bref, notre tête est très pratique, mais elle n’est pas complètement fiable!
La solution passe par la prévention
Autre statistique choquante : seulement 1 % des conducteurs disent prendre des précautions particulières avec leur appareil cellulaire avant de prendre le volant. Il s’agit toutefois d’un comportement extrêmement important et efficace pour contrer l’envie, parfois irrésistible, de regarder son cellulaire.
En ce moment, il existe déjà une grande variété de logiciels et d’applications pour cellulaires, gratuits ou payants, qui interceptent les distractions au volant. Certains bloquent tout signal lorsqu’ils détectent – à l’aide de leur GPS – que la voiture est en mouvement. D’autres répondent automatiquement avec un message préprogrammé lorsqu’ils sont actifs; quelque chose du genre : « Je ne peux pas vous répondre! Je suis au volant! » Comme le problème est pressant et dangereux, les développeurs investissent beaucoup d’effort dans la création d’un logiciel que les utilisateurs voudront vraiment utiliser. Il ne serait pas très difficile d’en trouver un à votre goût.
Maintenant, fermez ce cellulaire et gardez les yeux sur la route!
1 commentaires
J'ai des petites nouvelles: Toutes les personnes à qui un tel accident est arrivé se disaient la même chose...