Parler de la psychose pour briser les tabous
Rivière-du-Loup – Le vendredi 10 octobre à l'École secondaire de Rivière-du-Loup se tenait la Journée de sensibilisation à la psychose débutante, organisée par l’Association québécoise des programmes pour premiers épisodes psychotiques (AQPPEP).
Tenue pour la première fois dans le Bas-Saint-Laurent, hors des centres urbains, cette activité en était à sa cinquième occurrence. L'événement s'adressait particulièrement aux jeunes touchés par la problématique et à leur entourage, mais également aux intervenants du milieu communautaire, aux professionnels de la santé et de l'éducation et au grand public. Des gens de plusieurs régions du Québec et du Nouveau-Brunswick se sont réunis pour obtenir toute sorte d'informations par le biais de six conférences, quelques témoignages et plus de 20 kiosques.
« Cette journée a été clairement une réussite, indique Caroline Morin du comité organisateur et anciennement du CSSS de Rivière-du-Loup et œuvrant maintenant à Sherbrooke. Nous avons eu de très beaux commentaires, autant par des jeunes touchés par les témoignages que de la part d'intervenants qui ont appris beaucoup au cours de la journée. Nous avons réussi à réunir plus de 200 personnes. »
Le porte-parole de l'AQPPEP, l'artiste musicien Louis-Philippe Gingras, originaire de l'Abitibi-Témiscamingue, bipolaire et ayant connu son premier épisode psychotique à l'adolescence, a interprété une de ses compositions en lien avec le sujet et a livré un témoignage qui a su toucher plusieurs jeunes. Également, un duo mère-fils, composé de Jordan Proulx et Marie-Claude Fortin, a rejoint beaucoup de familles.
La présidente de l'AQPPEP et psychiatre au CHUM, Dr Amal Abdel-Baki était elle aussi présente. Les conférences ont pu répondre a des questions touchant autant la définition de la maladie que son dépistage, les soins requis, les liens avec la consommation de drogues et des façons de se réaliser à travers la maladie. Parmi les personnes sur place, on retrouvait notamment des représentants de la Sûreté du Québec, des maisons de jeunes, des travailleurs de rues, du CRDI, de SEMO et d'organismes comme le Centre d'Entraide l'Horizon.
Pour les organisateurs, l'une des missions de la journée est d'inciter les personnes atteintes à en parler. « Dans le cas des psychoses, plus la maladie est traitée rapidement, plus les chances de récupérer et d'avoir une vie dite normale sont grandes. C'est capital que les jeunes qui vivent ces épisodes en parlent rapidement, explique Mme Morin. Le problème, c'est qu'ils ont peur de parler, peur d'être stigmatisés et rejetés par leurs amis. C'est en organisant des journées comme celle-ci et en informant le plus de gens possible que les tabous tomberont. »
1 commentaires
D'un point de vue qui pourra apparaître tout à fait opportuniste!? Que le ciel m'en préserve ...Pensons aux ateliers de théâtre comme lieu d'expression, de validation et de responsabilisation pour les jeunes et les jeunes adultes concernés. Des interventions de spécialiste en théâtre encadrées par des professionnels de la santé mentale, bien sûr!
Moi, j'y crois.J'ai été témoin de résultats concrets favorables chez des personnes avec qui j'ai travaillé et que je continue de croiser, par hasard.
Dommage. En région,certains programmes ont été abandonnés ou ont fait l'objet de coupures financières,pour diverses raisons à questionner:
tels que le Projet Papillon,le Projet Défi,etc.
Rêvons!
C.Céline B.