Mario Lagacé collectionne les scies à chaîne
Saint-Hubert – Une collection de plus de 600 scies à chaîne, qui dit mieux ? Il y a là quelque chose d’un peu hallucinant. Faut aimer la forêt pas à peu près pour posséder pareil assortiment de ces féroces engins mécaniques qui ont révolutionné l’industrie du sciage de bois en forêt et grâce auxquels on est parvenu à vaincre des arbres géants peu importe leur diamètre à la souche ou la densité de la fibre.
Pourtant, si puissantes, performantes et incroyablement efficaces quand on les compare aux godendarts, sciottes ou « buck saws » d’une lointaine époque qui étaient mus par une ou deux bonnes paires de bras, ces scies mécaniques se trouvent aujourd’hui à des années lumières des nouvelles technologies de coupe forestière où se déploient comme de véritables bêtes carnassières les têtes multifonctionnelles et autres appareils du genre qui ébranchent l’arbre de la tête au pied avant de le couper, de le tailler à la longueur voulue et de l’empiler en tas ou dans la boîte d’un camion. Du tout dans un.
Est-il besoin d’imaginer le joyeux tintamare produit si toutes les scies à chaîne de Mario Lagacé fonctionnaient en même temps dans un même lieu…
Mario Lagacé est un travailleur forestier de carrière. Fort comme un chêne, sec comme un roseau, « narfé », des mains osseuses sculptées par un labeur exécuté à répétition des années durant, des mains dures comme le granit, l’homme de 64 ans qui éprouve une passion sans borne pour la forêt depuis qu’il est bambin s’amuse depuis 15 ans à collectionner des scies à chaînes qui ont toutes chacune leur propre histoire à raconter. De véritables artefacts.
« Ma plus ancienne remonte aux années ’20, une scie à air à quatre cylindres qui pouvait servir dans les mines et les tunnels », souligne-t-il.
Particulièrement fier d’une de ses dernières acquisitions, une scie « Mall » pour deux hommes de 1946, achetée en 2012 à Notre-Dame-des-Sept-Douleurs, il indique qu’il a dans sa collection divers modèles dans les marques Homelite, McCulloch, Husqvarna, datant du milieu des années 1940.
Il dit acheter beaucoup de scies dans des encans sur EBay en plus d’entretenir une relation fort enrichissante pour continuer de bien garnir sa collection avec un passionné en la matière originaire de Sainte-Thècle, en Mauricie.
Travailleur forestier de carrière, il a participé à certaines expositions dans le cadre d’événements populaires à thématique forestière dont le Festival Haut en couleurs de Pohénégamook où il a donné des démonstrations qui ont su capter l’attention du public.
« Quand une belle occasion se présente d’acheter une vieille scie, je n’hésite pas, conclut-il. Auparavant, j’achetais des lots à bois, plus maintenant, j’achète aujourd’hui de vieilles scies à chaîne ! »
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