X
Rechercher
Nous joindre
Publicité

Antarctique: l'effondrement était prévisible

durée 25 mai 2014 | 07h34
  • Rivière-du-Loup - Si l’effondrement de six glaciers en Antarctique est annonciateur de catastrophes à venir, il ne faut pas non plus grossir des manchettes déjà suffisamment grosses: cet effondrement correspond à ce que les climatologues annonçaient depuis quelques décennies.

    Il y avait longtemps qu’on n’avait pas autant parlé de l’Antarctique: la semaine dernière, deux études annonçant la disparition «irréversible» de six grandes masses de glace (d’en moyenne 3 km d’épaisseur) ont généré un intérêt nouveau pour la hausse du niveau des océans. Une hausse qui pourrait atteindre les quatre mètres «dans les prochains siècles».

    Selon la première de ces deux études (Geophysical Research Letters), ces glaces ont en effet dépassé le point de non-retour: leur partie inférieure est devenue instable et la fonte s’est accentuée depuis 40 ans. On a certes du temps pour respirer: le délai avant leur disparition totale, selon la deuxième étude (Science), peut s’échelonner entre 200 et 900 ans.


    - La première étude: Eric Rignot et al., «Widespread, rapid grounding line retreat of Pine Island, Thwaites, Smith and Kohler glaciers, West Antarctica from 1992 to 2011», à paraître dans Geophysical Research Letters.
    Résumé et animations par la NASA

    - La deuxième étude : Ian Joughin et al., «Marine Ice Sheet Collapse Potentially Under Way for the Thwaites Glacier Basin, West Antarctica», Science, 16 mai 2014.

    - Surging Seas — un outil mis au point par les gens du site Climate Central: visualisez la hausse du niveau des eaux dans n’importe quelle région des États-Unis

    A lire aussi :
    Kenneth Chang, «The Big Melt Accelerates», New York Times, 19 mai 2014.

    C’est néanmoins la première fois que des chercheurs confirment, sur la base d’observations en Antarctique, un processus jusqu’ici modélisé sur ordinateur. Et avec un chiffre de quatre mètres, ils ont alimenté bien des spéculations sur les villes qui seraient noyées en premier.

    Mais le «200 à 900 ans» est davantage passé inaperçu, au point de laisser croire à certains lecteurs pressés —ou qui ne lisent que les grands titres— que la crise était « imminente ».

    «Effondrement (collapse) est un bon terme scientifique, mais peut-être un mauvais terme» dans le contexte des nouvelles, a convenu le chercheur principal de la seconde étude, Ian Joughin, en entrevue avec le journaliste Andrew Revkin.

    Dans les communiqués et les entrevues, ses collègues ont davantage mis l’accent sur le caractère irréversible de la chose: «la glace va se retirer de ce secteur pendant les décennies et les siècles à venir, et nous ne pouvons plus l’arrêter», a par exemple résumé le glaciologue Eric Rignot, de l’Université de Californie, co-auteur de la première étude.

    Cette dernière équipe est réapparue dans l’actualité quelques jours plus tard avec une autre étude portant cette fois sur le Groenland, et soulignant que les glaces côtières y sont plus vulnérables que prévu aux courants chauds de l’Atlantique.

     

    Antarctique instable

    Pour revenir à l’Antarctique, toute la calotte glaciaire de l’Ouest est « instable », écrivait dès 1968 le glaciologue américain John Mercer. Ce qu’il avait constaté est ce qui a conduit aux conclusions d’aujourd’hui: le gros de cette immense masse de glace repose sur un lit rocheux qui se trouve sous le niveau de la mer.

    Qu’est-ce que cela signifie?

    Tout d'abord, les courants océaniques peuvent, là comme partout ailleurs, réchauffer les bordures de cette masse de glace. Sauf qu’ici, si ces bordures fondent trop, la masse de glace perd ses «ancrages», l’eau s’infiltre et remplit l’espace en dessous, accélérant la fonte de la glace, qui fait passer de plus en plus d’eau de mer en dessous, et ainsi de suite...

    Les maires et les gouverneurs des villes et régions côtières ont à présent une raison de plus pour sortir leurs calculatrices: où élever des murs anti-inondations et quelles infrastructures déplacer en premier? La décision repose en partie sur la vitesse à laquelle se dégraderont des glaciers aux noms tels que Thwaites ou Pine Island, à l’autre bout du monde.

     

     

    commentairesCommentaires

    2

    • DB
      Django Blais
      temps Il y a 10 ans
      Bonjour,

      Il y a toujours du développement immobilier dans des zones inondables et en milieu humide! Et on le savait depuis des siècles! Parlez en au maire Gilles Vaillancourt!

      Il y avait même un genre de Moïse qui nous exhortait dans les années 80 à vivre loin du déluge, dans les hauteurs de Ferme Neuve, pas loin du Mont-Laurier ;- )

      ON SAIT SURTOUT que le bilan de notre consommation tant énergétique que sonnante est toujours à la hausse. Faut bien payer le fond des générations! Mais, ça...on veut plutôt l'oublier!

      On devrait changer notre device « Je me souviens » par « Je le savais! »

      Enfin, nous on va pousser du Gaz, pour faire changement climatique...

      Merci
    • G
      gagaz
      temps Il y a 10 ans
      profite en mon gerard belle article pour chialer un peuxxxxxxx gagaz
    Publicité

    RECOMMANDÉS POUR VOUS


    15 février 2025 | 6h03

    Les citoyens de la MRC de Rivière-du-Loup sont invités à analyser l’eau de leur puits

    La MRC de Rivière-du-Loup rappelle aux propriétaires de puits privés qu’il est important de procéder à l’analyse préventive de leur eau afin de s’assurer qu’elle soit propre à la consommation. Des analyses effectuées dans le cadre des projets d’acquisition de connaissances sur les eaux souterraines du Québec (PACES), mis sur pied par le ministère de ...

    26 janvier 2025 | 14h33

    150e de Saint-Éleuthère : une réussite qui mène au partage

    Le dimanche 19 janvier 2025, le comité organisateur des Fêtes du 150e de Saint-Éleuthère a convoqué la population à une assemblée, au local du Club de l’Âge d’or, afin de dévoiler les résultats financiers des festivités. Par la même occasion, le comité a remis aux organismes qui ont accepté de s’impliquer en offrant des heures de bénévolat, un ...

    23 janvier 2025 | 8h21

    Conférence du capitaine Marc Harvey

    La Société historique de Rivière-du-Loup accueillera, le jeudi 30 janvier, le capitaine Marc Harvey, bien connu dans la région pour son implication dans la vie maritime régionale. Sa famille a été étroitement liée à la goélette Saint-Timothée alors qu’il n’était qu’un enfant de neuf ans. Le capitaine partagera ses souvenirs lors de sa ...