Faire son propre bonheur
Rivière-du-Loup - «Ma mère me promettait toujours de venir me voir à ma fête.» La profondeur du regard trahit la suite d'une phrase qui n'aura pas de complément. «Aujourd'hui, je ne me crée plus d'attentes, pour ne pas être déçue.» Si le souvenir est difficile, la jeune femme âgée de 36 ans a acquis une belle sagesse. C'est d'abord durant ses séjours en famille d'accueil que Véky Dubé a appris à apprivoiser la vie.
Véky était très jeune lorsque la vie l'a amenée à séjourner en ressource intermédiaire. Après la séparation de ses parents, sa mère est partie travailler en Ontario. Elle avait 9 ans lorsqu'elle a été placée en famille d'accueil.
«Mon premier souvenir dans cette famille ? Noël. Les gens avaient fait plein de décorations à la main. La dame avait fait un bel arbre et le monsieur des jouets en bois. Je sentais une espèce de magie.» Un brin nostalgique, elle avouera faire encore son arbre de Noël de cette manière.
Ses deux séjours en famille d'accueil se sont bien déroulés. Elle continue même à l'occasion de revoir celle qui l'a accueillie alors qu'elle était âgée de 11 ans. «Évidemment, ce n'est pas la situation idéale. Ces gens n'étaient pas mes parents, mais ils m'ont accueillie. On ne se confie pas de la même manière, la relation est différente.» Était-elle heureuse? «Son bonheur, on se le fait soi-même».
Aujourd'hui, Véky a deux enfants de 15 et 16 ans, dont elle parle avec beaucoup de tendresse. «Je me suis juré qu'ils ne manqueraient de rien, surtout pas d'amour. Ce n'est pas toujours facile d’être mère monoparentale avec un emploi à temps plein, mais je prends ça une journée à la fois. Je ne me crée jamais d'attentes», répète Véky, qui occupe depuis plusieurs années un emploi qui lui procure de la reconnaissance et lui permet d'être reconnue comme femme d'affaires.
Lorsqu'elle parle, c'est son coeur qui s'exprime avec toute sa force et sa fragilité. Véky est fière d'avoir réussi à passer à travers le cheminement particulier que le destin lui a réservé. «Je suis contente de ce que j'ai. Son bonheur, on se le fait soi-même».
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