Les cadeaux de la vie: l'adoption ou les liens du cœur
Trois-Pistoles – Pour la famille de Guylaine Roy et Carol Pelletier de Trois-Pistoles, l'adoption s'est présentée comme un chemin qui leur était indiqué par la vie, un chemin d'amour puissant et sauveur qu'ils parcourent avec leurs trois enfants, Anne-Marie, 17 ans, Camille, 13 ans, et Emmanuel, 11 ans.
Malgré tous les tests qui se sont révélés normaux, le couple ne réussissait pas à avoir un enfant de façon naturelle. Huit années se sont ainsi écoulées jusqu'au jour où ils sont devenus parrain et marraine de Marie-Soleil, leur petite cousine d'origine chinoise. À la fin de chacun de ses séjours, le couple retrouvait leur maison plus vide encore. Comme la petite avait été adoptée par l'oncle de Mme Roy, le couple a compris là que c'était aussi leur destinée que d'aimer un enfant à qui ils pourraient donner une deuxième chance comme une deuxième naissance.
C'est en 1998 qu'ils entament leurs premières démarches d'adoption. Au terme de tests psychosociaux, de procédures en collaboration avec une agence d'adoption et d'une longue attente, que Mme Roy compare à une grossesse où elle aura porté son enfant dans son cœur, ils reçoivent enfin, le 24 décembre 1999, la photo de leur première fille, Anne-Marie. De voir enfin le visage de leur petite était alors le plus beau de tous les cadeaux de Noël. C'est le 29 février suivant qu'ils ont pu officialiser l'adoption, en Chine. Anne-Marie avait alors 3 ans et vivait dans une famille d'accueil.
La séparation d'avec sa nounou chinoise a été terrible. Le couple ne s'était pas imaginé la situation sous cet angle et ils ont eu peur. Ils ne voulaient surtout pas causer de la peine, mais plutôt offrir une meilleure vie à un enfant. La petite fille avait eu le temps de s'attacher à sa nounou, mais, même si elle le souhaitait, cette dernière ne pouvait pas garder la petite fille, selon les lois chinoises de l'époque. Avec le temps, malgré les difficultés, ils ont su créer des liens du cœur aussi forts que des liens du sang.
Camille avait 10 mois lors de son adoption et elle vivait dans un orphelinat. « La présence d’Anne-Marie avec nous a grandement aidé au sentiment de confiance de Camille », ajoute Mme Roy.
Le couple a été témoin de beaucoup de misère humaine sur les lieux de leurs trois adoptions. Carol Pelletier raconte que chaque adoption a son histoire unique.
« Pour Emmanuel, tout était très différent. C’était le 12 décembre 2007, il avait quatre ans et demi et vivait dans un orphelinat en Thaïlande où on lui avait raconté que sa maman n’avait pas eu le choix de le laisser et qu’elle voulait revenir le chercher. J’ai l’impression qu’ils racontaient la même chose à tous les orphelins, avance M. Pelletier. Il avait connu l’abandon sans connaitre un nouvel attachement. Parfois, encore aujourd’hui, il a besoin d’éprouver notre attachement, comme pour s’assurer que nous serons toujours là. »
Dernièrement, la famille a été ébranlée par la maladie. Mme Roy a survécu à un premier épisode de cancer, un lymphome qui ne se guérit pas.
« Les médecins peuvent me soigne chaque fois que le cancer reviendra, mais je ne survivrai peut-être pas à chaque fois. Je dois profiter de tout, car je vis avec une épée de Damoclès au-dessus de la tête. Sur les cinq cas pareils au mien dans la région, nous ne sommes que deux à avoir survécu, raconte Mme Roy. Mes enfants, mon époux, les liens du cœur qui tissent nos relations, c’est ça qui me garde en vie. Nous avons amélioré trois vies et maintenant, ils sauvent la mienne parce que je me nourris de tout cet amour. »
5 commentaires
En 1962-63 j'ai travaillé à la construction du Foyer Notre-Dame-des-Neiges, comme inspecteur et je résidais à l'Hôtel Victoria, dirigée par la famille Rioux. Une petite ville où les gens sont sympathiques et qui reçoit encore, j'imagine, des étudiants de l'Université Western Ontario, si je me souviens bien.., le temps passe tellement vite.
BONNE ANNÉE 2015 à toute cette belle famille, je suis touché.
Mes pensées les plus positives accompagnent votre famille. Profitons bien de chaque instant avec nos proches.