Les retraités au travail: des forces de la nature
Rivière-du-Loup - Certains ont l'âge de la retraite, d'autres l'ont dépassé depuis belle lurette. Plutôt que de se prélasser sous le chaud soleil du sud ou de chercher quoi faire pour passer le temps, une poignée de propriétaires de commerces ou d'employés ont choisi de demeurer sur le marché du travail.
Ce sont de véritables forces de la nature. Info Dimanche a eu l'idée d'en rencontrer quelques-uns, afin de chercher à comprendre leurs motivations, ce qui les pousse à continuer de se lever le matin pour entrer au boulot.
CLAUDE GAGNON ET GHISLAINE CUTNAM
Lui a 73 ans, elle 70. Tous deux travaillent à temps partiel. Pas question de retraite ni pour l'un ni pour l'autre, du moins pour l'instant. Claude Gagnon et sa conjointe Ghislaine Cutnam vivent selon eux le meilleur des deux mondes.
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«Je ne dirais pas que je travaille. Je m'amuse. J'aime beaucoup de que je fais» dit Claude Gagnon, gérant du magasin Coop durant plusieurs années. L'homme de 73 ans travaille maintenant comme boucher chez IGA, à raison de 12 heures par semaine. «Je suis revenu à mes premières amours».
Parce qu'il y a plus de 40 ans, c'est en tant que boucher qu'il a commencé sa carrière dans l'alimentation, après avoir suivi sa formation au Pavillon de l'Avenir. «J'ai ensuite travaillé aux fruits et légumes et d'autres départements. J'ai pas mal fait le tour». Lorsqu'il a quitté chez Coop, en 2000, il n'était pas prêt à prendre sa retraite.
«J'ai travaillé au public toute ma vie. C'est très difficile d'arrêter. Plutôt que de ne rien faire chez moi, j'ai repris une formation en boucherie pour me remettre à jour. On s'entend qu'en 40 ans, les façons de faire avaient changé. J'ai avec plaisir retrouvé le public chez IGA. Vous savez, je vois des gens de 55 ans qui prennent leur retraite et ils ne savent pas quoi faire. Ils ne sont pas prêts. Moi, j'ai toujours dit et je dis encore que le travail c'est la santé. J'ai eu peur d'arrêter, de ne plus rien faire et d'être malade», poursuit-il.
Toujours au poste à 70 ans
Son épouse Ghislaine ne s'est pas opposée à la décision de son époux, bien au contraire. Elle aussi a décidé de continuer. «J'ai toujours travaillé. D'abord chez Bell Canada durant 10 ans, puis au centre médical de la rue Lafontaine durant 37 ans et maintenant je suis à la Boutique Thérèse au centre commercial depuis 3 ans.»
Comme son conjoint, Mme Cutnam a toujours été au public. «Nous prenons le temps de parler avec les clients. Les contacts humains sont très importants. J'aime donner aux gens, surtout aux personnes âgées, qui sont souvent seules.»
Selon elle, le couple mène la vie idéale. «Mon chum travaille le matin et moi l'après-midi. Nous sommes le petit couple idéal». Quand se voient-ils ?
«Le soir, voyons! D'ailleurs, Claude est un lève-tôt et doit faire son roupillon en après-midi durant que moi je travaille. Lorsque je reviens, son somme est fait et il est frais et dispo pour moi.»
Lorsque l'on mène la vie de rêve, le mot retraite n'existe pas ? «Pas pour l'instant en tout cas, pas pour l'instant. J'ai la santé et le contact avec les gens nous garde jeunes».
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