Léonce Vézina, au service de la mode depuis 70 ans!
Rivière-du-Loup - Mardi en fin d'après-midi. En ouvrant la porte de la Mercerie Vézina, un homme tiré à quatre épingles se trouve derrière le comptoir. Son regard vif est rapidement bonifié d'un large sourire de bienvenue. Léonce Vézina y tient encore le phare chaque jour, malgré 89 ans.
«J'aime rencontrer les gens, le contact humain est pour moi très important. Je ne pourrais pas rester chez moi à ne rien faire», dit M. Vézina, qui travaille depuis 70 ans.
«J'ai commencé à l'âge de 20 ans avec mon frère Ernest, maintenant décédé. J'ai contracté la tuberculose lorsque j'étais jeune. Je suis demeuré 2 ans à l'hôpital. Lorsque j'en suis sorti, Ernest avait ouvert la mercerie depuis quelques mois et je l'ai rejoint», raconte-t-il.
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Pour M. Vézina, c'était alors la belle époque. «La mode changeait moins souvent et moins vite. Tout le monde se procurait un complet. Les gens achetaient beaucoup moins de vêtements sport», explique M. Vézina.
HERVÉ HODGSON
«Il y a aussi le fait qu'avant, les gens avaient leur habit du dimanche, pour aller à la messe. Maintenant, il n'y a plus cette distinction ce qui explique la demande qui est moindre», ajoute Hervé Hodgson, dit «Ti-père», qui s'est porté acquéreur du commerce il y a deux ans.
Lui aussi a une longue feuille de route à la Mercerie Vézina. Il y travaille depuis 43 ans. «Je n'ai pas d'enfants, dit M. Vézina. C'est Hervé qui va assurer la continuité». Chaque jour, Léonce et Hervé sont au boulot. «Je suis plus souvent ici que chez moi», dit ce dernier. Il va sans dire qu'à se côtoyer quotidiennement, tous les deux se connaissent très bien et partagent une rare complicité.
COMPLICITÉ
Ainsi, lorsque le scribe demande qui est le plus «malcommode», leurs regards coquins en disent long. Léonce qui dit être un joueur de tour ne se fait pas prier longtemps pour raconter quelques-unes de ses frasques. Même chose pour Hervé. Demandez-lui de vous raconter la fois où on lui a fait vendre le même manteau cinq fois!
Aujourd'hui, Léonce Vézina s'occupe de la comptabilité. «Même si les gens sont habitués de me voir derrière le comptoir, plusieurs sont surpris de me voir toujours là. Je leur dis que j'attends d'être vieux avant de prendre ma retraite». Avec les rires et la joie qui habitent la Mercerie Vézina, nul doute que Léonce sera là encore longtemps!
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