Des meubles qui sortent de l’ordinaire
Saint-Jean-de-Dieu – Guy Paquette n’est pas un artisan comme les autres. Il faut pénétrer dans son univers, c’est-à-dire son domicile, à Saint-Jean-de-Dieu, pour le comprendre, saisir toute l’ampleur de son œuvre. Car c’est bien d’une œuvre dont il s’agit.
À discuter avec lui, on remarque vite qu’il n’est pas originaire de la région. Un Gaspésien perd rarement son accent. Un Lanaudois comme lui non plus. Originaire de Terrebonne, il est venu s’installer dans les Basques en 1999 après une longue carrière dans la fabrication de ceintures de cuir.
« J’ai alors acheté un terrain de ma sœur Martine, qui demeurait à la Maison D’Auteuil, et c’est là que j’y ai bâti ma maison », raconte le retraité de 66 ans qui a travaillé dans une fermière laitière de 2003 à 2009 à Saint-Jean-de-Dieu. Un accident de travail allait le contraindre à délaisser le travail à la ferme et de vaquer à un autre genre d’activité : la fabrication de meubles.
« J’avais débuté dans ce domaine à l’âge de 25 ans par temps perdu en aidant mon père qui confectionnait des chaises berceuses au tour à bois. J’ai aimé cette expérience et me suis outillé pour fabriquer moi aussi des meubles. »
INSPIRATION EUROPÉENNE
C’est à l’écoute de reportages diffusés sur la chaîne spécialisée américaine HDTV, aujourd’hui hors d’ondes, que Guy Paquette dit s’être inspiré afin de donner libre cours à son talent de fabriquant de meubles à caractère particulier.
« Les châteaux de Versailles et de Fontainebleau en France et l’architecture d’immeubles londoniens (Big Ben) m’ont pavé la voie en quelque sorte vers le style que je désirais reproduire dans mes meubles. »
Un énorme lit à baldaquin avec ses nombreuses tours à créneaux donne une preuve éloquente de la direction qu’il voulait prendre dans la fabrication de ses meubles. Faits de bois massif, son essence préférée étant le frêne, il s’est aussi inspiré de la télésérie culte Angélique diffusée dans les années 1960 dont il raffolait du chic mobilier aristocratique.
Son esprit créatif lui a permis de confectionner dans son établi au sous-sol de sa résidence plus de 100 meubles – il ne les compte plus – rampes d’escalier, portes, ensembles de cuisine, bancs de « quêteux », huches à pain, planches à dépecer, coffres à épices, coffres de cèdre, podiums pour bibelots ou statues, moulures, boiseries, tringles, portes.
Guy Paquette s’adonne à son hobby en hiver, de fin novembre à fin mars. En plus de fabriquer, il répare aussi des meubles de tout acabit.
LE FRÊNE
Pourquoi le frêne plutôt que toute autre essence noble ? « J’aime le grain du frêne. Quand j’ai terminé un meuble, je lui donne une couche d’huile de lin bouillie, j’applique ensuite une couche de vernis, je sable avant de donner une deuxième couche de vernis. »
Ce grand ébéniste ne produit rien en vue d’en faire le commerce. Il s’est fait un grand plaisir en 2013 quand il a lui-même aménagé une piscine intérieure en annexe à sa résidence. Le bassin est de 20 pieds par 10, la température de l’eau étant maintenue à une chaleur constante de 96 degrés Fahrenheit. Il avait au préalable construit la coquille logeant cette piscine, une bâtisse de 34 pieds par 18, dont la finition intérieure est de planches de cèdre.
D’autres projets ? « Pas vraiment, je les prends au fur et à mesure! »
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