Le lait Óra, résolument moderne... comme dans le temps
Ils n’ont pas encore 30 ans, leur premier enfant est né ce mardi et ils s’apprêtent à conquérir le marché du lait entier. Bienvenue dans l’univers de Kim Belzile et de Jean-Mathieu D’Amour, propriétaires de la Laiterie Óra, de la Ferme D’Amour, située sur le chemin Fraserville à Rivière-du-Loup.
Pour Jean-Mathieu, qui a repris la ferme familiale pour ensuite acheter la ferme de Jean-Cyr Caron, l’idée est d’éliminer le maximum d’intermédiaires et de proposer un produit à valeur ajoutée que lui et sa conjointe Kim suivent du début à la fin du processus de création.
«C’est de pouvoir tout contrôler, du champ à la table, pour s’assurer de la qualité de ce que nous proposons. C’est nous qui produisons l’alimentation des animaux, nous qui nous occupons d’eux, du transport et de la transformation», souligne le jeune producteur.
LAIT ÓRA
Óra, du grec ancien signifie «Moment». Il en résulte un lait entier, qui rappelle celui d’une autre génération, celui avec cette petite couche de crème à la surface, vendu en bouteille et laissé sur le parvis de maison par le laitier. Un lait unique et facilement reconnaissable au gout. Riche en gras, on parle ici de 3,8 %, le seul traitement subi par le lait est sa pasteurisation.
En outre, ce qui différencie le lait Óra, si l’on fait exception de sa provenance, est sa teneur de 0,1 gramme par 250 ml de lait en omégas-3. Un enrichissement naturel, puisque c’est l’apport en graines de lin dans l’alimentation des vaches qui permet au lait d’offrir cette plus-value. La vache transforme le lin qui se retrouve dans son lait en omégas-3.
En plus des qualités intrinsèques de son lait entier, naturellement enrichi à l’oméga-3, la petite entreprise mise sur la réputation de qualité du Bas-Saint-Laurent pour s’exporter dans d’autres régions. «Quand les gens pensent au Bas-Saint-Laurent, ils pensent grands espaces, ils pensent au fleuve, ils pensent pureté.»
L’idée d’un lait non standardisé a germé en 2014. Après avoir obtenu les différents permis, après trois ans de démarches, le lait Óra a vu le jour. À terme, l’objectif est de vendre 100 % du lait produit à la ferme. «Dans les dernières années, malgré l’essentielle Gestion de l’offre, les prix ont diminué aux producteurs. En faisant ça aussi, on va chercher une valeur ajoutée.»
ENTIER, MAIS PAS BIO
Le lait Óra n’est pas bio, tant pis pour la tendance, mais la qualité, elle, n’en souffre pas. Dans les œufs, car oui, la ferme vend aussi des œufs, la certification bio est prévue dans deux ans, mais pour le lait, la logistique exigée est trop importante pour l’étable de 80 têtes dont 36 sont tirées.
«La production bio n’est pas adaptée pour nous. Les champs ne sont pas assez grands autour de l’étable pour que les vaches sortent à l’extérieur. Nous avons essayé au début, nous avions moins de bêtes, mais les vaches voulaient toujours réintégrer le bâtiment, alors nous avons adapté l’étable en ce sens», souligne M. D’Amour.
SUCCÈS
La demande est déjà au rendez-vous. «Effectivement, nous avons été un peu surpris de la réponse rapide du public. Les gens de la Suite logique (premier commerce à offrir le lait) ont aussi été surpris. Mais maintenant, ce sont les distributeurs et commerçants qui nous appellent, donc oui, nous en sommes très heureux. C’est difficile d’entrer dans les épiceries, les grandes chaines achètent toutes les tablettes. Il fallait être distinctif»
Le succès est tel que Jean-Mathieu a confié à Info Dimanche qu’il envisage sérieusement devancer l’implantation de sa propre usine de pasteurisation et d’embouteillage. «On regarde déjà cette éventualité», nous a-t-il confié.
Jean-Mathieu D’Amour est diplômé en Gestion et exploitation d’entreprises agricoles de l’ITA à La Pocatière. Dans son cas, la pomme est tombée près de l’arbre. Fils du député et ministre Jean D’Amour, reconnu pour son intérêt pour le développement économique, le jeune producteur voit grand.
«Je ne veux pas seulement être reconnu localement, je veux me développer, faire connaitre notre produit au-delà du commerce de proximité. Je veux être présent de Québec à Rimouski.» La qualité du produit, couplé à une image de marque et un «packaging» efficace de la firme Tactic Design ne semble laisser personne indifférent.
En plus du lait, la ferme offrira aussi des œufs à compter du mois de mai et de la viande de bœuf directement à la boutique située à la ferme. Des 500 poules que comptera la ferme en mai, le couple souhaite augmenter le nombre jusqu’à 1 400 dans un avenir pas si lointain. Et foi de Jean-Mathieu, il y aura d’autres produits de base à valeur ajoutée à offrir à sa clientèle.
Actuellement, on retrouve le lait à la boutique de la ferme, mais aussi à la Boucherie Bégin, dans les deux Marché D’Amours de Rivière-du-Loup, au Terroir d’Ici et d’Ailleurs, à la Suite logique, chez Pâtisseries & Gourmandises d’Olivier, le Jardin du Bedeau (Kamouraska) et l’Épicerie Charest (Sainte-Hélène).
6 commentaires
Il est venu le temps de cesser d'envoyer à Montréal ce lait produit chez nous par des gens de chez-nous!
Des crédits de carbone potentiels pour nos gens et de la qualité et santé en bouteilles.
Le temps de récupérer ce qui nous a été volé est arrivé.
Pour quand une livraison à domicile et la concertation des intéressės?
Félicitations à toi et à ta conjointe et bonne prospérité dans la conception, la production et la transformation locale d’aliments sains et santé !
Bravo
Je serai votre client dès demain
Jacques Dubé
Manic Sanitation
Audition Véritable