Le RASST insatisfait du projet de loi 173 sur un revenu de base
Le Regroupement des assistées sociales et assistés sociaux du Témiscouata (RASST) s’est montré insatisfait du projet de lui 173 créant un revenu de base pour les personnes ayant des contraintes sévères à l’emploi discuté en Commission parlementaire au cours des dernières semaines.
«Ce projet de loi, bien qu’il fasse un pas dans la bonne direction soit de sortir des personnes de la pauvreté extrême, ne fait pas que des heureux. Cette réforme crée ainsi, de l’aveu même du ministre Blais, un revenu de base catégoriel», estime l’organisme témiscouatain.
Il souligne également la lenteur du processus. Ce revenu catégoriel n’entrera pas en vigueur avant 2023. «Pourtant une occasion se présentait pour corriger cette situation en accordant une aide accrue aux initiatives des personnes vers l’emploi à travers les gains de travail permis à l’aide de dernier recours. Ces gains de travail permis s’élèvent à 200 $ et cette somme n’a pas été majorée depuis plus de trente ans», note le RASST. «Les efforts sont plutôt mis dans les enquêtes sur les personnes qui déclarent un revenu de travail que d’appuyer les initiatives qu’elles prennent dans le but de se sortir de la pauvreté», ajoute-t-on.
Le projet de loi accorde aux personnes bénéficiaires de l’aide de dernier recours de conserver 10 % des revenus excédant 200 $. Aux personnes participantes au programme Objectif emploi de conserver 20 %. Aux personnes qui auront droit au revenu de base catégoriel de conserver le total de leurs revenus de travail.
Si on se compare aux autres provinces canadiennes comme l’a dit Ruth Rose lors de son audition à la Commission parlementaire sur le PL 173 : «ce n’est pas 10 % mais 50 % du revenu excédentaire que la personne peut garder. Cette façon de faire n’encouragerait–elle pas les initiatives des personnes prestataires? Pourquoi pénaliser les personnes les plus vulnérables économiquement au Québec? Le travail autonome n’est-il pas une voie de sortie de l’aide sociale qui ne coute rien aux payeurs de taxes du Québec ?»
La solution proposée par le RASST serait d’étendre le projet de revenu de base à toutes et tous, le revenu étant comptabilisé à la fin de l’année. L’impôt sur le revenu assurerait la juste part de contribution que chacun aurait à payer basée sur l’ensemble des revenus générés par les personnes tout en assurant une justice de redistribution équitable. «Nous croyons que ce système ferait économiser à la collectivité, comme les frais encourus liés à la santé publique, car les personnes pourraient mieux se nourrir, se loger et assureraient une foule d’initiatives de développement régional et local. Nous croyons que le système actuel d’aide de dernier recours est finalement une machine à créer des malades tant au point de vue physique que mental. (…) Notre organisme appelle à une étude sérieuse sur le sujet et nous promouvons l’idée d’un projet pilote sur un revenu de base réel» conclut le Regroupement des assistées sociales et assistés sociaux du Témiscouata.
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