Campagne de sensibilisation régionale pour contrer les différentes formes d’abus dans les relations chez les jeunes
Lancement du 4e volet de la campagne C’tu ça de l’abus au Bas-Saint-Laurent
La Direction de la santé publique du Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) du Bas-Saint-Laurent a lancé le 24 avril dernier la 4e mouture de sa campagne régionale de sensibilisation aux formes d’abus dans les relations chez les jeunes : C’tu ça de l’abus?
Cette campagne démarrée en 2012 conserve, malgré les années, toute sa pertinence afin d’amener les adolescents à se questionner sur les différentes formes d’abus qu’ils peuvent vivre dans leurs relations amoureuses. Cette 4e édition vise à les sensibiliser plus spécifiquement aux conséquences du sexting, ainsi qu’à la violence subie dans leurs relations amoureuses.
Pour la docteure Dominique Bourassa, médecin-conseil en violence et agression sexuelle au CISSS du Bas-Saint-Laurent, cette campagne est essentielle : « Les études nous démontrent que malgré les campagnes réalisées au cours des dernières années, le sexting demeure banalisé chez les jeunes. Ils ne sont souvent pas conscients que c’est illégal, et ils agissent souvent sans réfléchir aux conséquences à long terme. »
IMPLICATION DES JEUNES
Des consultations et des activités en classe auront permis à plusieurs jeunes du secondaire, dont ceux de l’école secondaire Paul-Hubert de Rimouski et de quatre écoles secondaires de la Commission scolaire de Kamouraska-Rivière-du-Loup, de participer activement à cette campagne. Les messages, les images et le niveau de langage utilisés pour ce 4e volet sont le fruit de cette implication. C’tu ça de l’abus? vise aussi les étudiants fréquentant les centres de formation professionnelle et les cégeps.
MÉDIAS SOCIAUX
Afin de rejoindre directement les jeunes sur leurs plateformes numériques privilégiées, la Direction de la santé publique effectuera graduellement un virage vers les médias sociaux pour sa campagne C’tu ça de l’abus? Les jeunes seront ainsi invités à consulter le site Web ctucadelabus.com qui leur donne l’occasion de s’interroger sur le contrôle exercé dans leurs relations amoureuses. Parmi les thèmes abordés figurent le sexting, le contrôle par les médias électroniques, la sextorsion, la violence dans les relations amoureuses, l’agression sexuelle et l’homophobie. Les jeunes peuvent également y retrouver des ressources régionales et nationales telles : Aidez-moi svp.ca, Tel-Jeunes et Jeunesse, j’écoute.
De nouvelles affiches revampées orneront également les murs des établissements d’enseignement, de santé et de services sociaux et différents lieux publics, avec les thèmes suivants :
LE SEXTING
Une étude récente réalisée au Bas-Saint-Laurent à l’automne 2018 auprès des jeunes du secondaire a démontré qu’un jeune sur trois a déjà fait, envoyé ou partagé un sexto (photo ou film nu ou semi-nu sexuellement explicite). Lorsque questionnés en classe, la plupart des élèves ignoraient qu’un jeune pourrait être accusé de production, de possession ou de distribution de pornographie juvénile si la personne photographiée ou filmée est mineure. Ils ignoraient également que des accusations peuvent être déposées contre un adolescent dès qu’il est âgé de 12 ans et plus. Ces constats préoccupants ont orienté les messages de la présente campagne.
VIOLENCE
La violence dans les relations amoureuses est encore bien présente chez nos adolescents. La dernière enquête québécoise sur la santé des jeunes au secondaire a malheureusement démontré que 36 % des élèves du secondaire ont subi de la violence de la part de leur partenaire lors de leurs relations amoureuses au cours des 12 derniers mois, que cette violence soit psychologique, physique, ou sexuelle. Cette proportion très élevée est fort préoccupante, et elle est même en augmentation par rapport à l’enquête 2010-2011, où elle était alors à 31%.
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