Les transporteurs par autobus durement touchés par la crise
La Fédération des transporteurs par autobus du Québec, dont fait partie Autocar Bas-St-Laurent de Rivière-du-Loup, a lancé un cri du cœur le 27 septembre, journée nationale du tourisme. Les entreprises, qui font du transport nolisé-touristique, ont vu leur revenu chuter de 80 à 100 %, des pertes estimées à 240 millions de dollars depuis le 13 mars dernier.
«Pour Autocar Bas-St-Laurent, la crise COVID-19 représente des pertes de 700 000 $. La situation qui perdure actuellement est alarmante», a mentionné Frédérique Guignard, directrice de l’entreprise. Mme Guignard a expliqué qu’Autocar Bas-St-Laurent s’en tire bien malgré tout en comparaison avec des transporteurs qui ne font que du nolisé-touristique.
En effet, ce volet représente 52 % des activités d’Autocar Bas-St-Laurent. «Le transport d’employés, qui compte pour 48 % de nos activités, nous a sauvé. L’entreprise est d’ailleurs autorisée comme service essentiel», a souligné Frédérique Guignard. Les employeurs Viandes duBreton et Premier Tech sont les deux clients majeurs de ce volet.
«Au niveau du transport nolisé-touristique, les mois d’aout, septembre, octobre et début novembre constituent une haute saison d’activités avec les voyageurs étrangers qui viennent ici pour admirer nos couleurs d’automne. Ils viennent aussi pour les croisières aux baleines», a souligné Mme Guignard. Au Bas-Saint-Laurent, on compte trois entreprises qui font du transport nolisé-touristique pour un total d’environ 40 employés.
En plus des touristes étrangers qui ne sont pas au rendez-vous en 2020, il y a les dépenses nécessaires. «Nous avons installé des plexiglass dans les autobus et amélioré les systèmes de ventilation, des dépenses de plus de 4 000 $ par véhicule. On l’a fait sans entrée d’argent», a noté la directrice d’Autocar Bas-St-Laurent qui a 4 autobus dont 2 roulent ces jours-ci pour le transport d’employés.
«Il faut à tout prix éviter que la situation ne s’aggrave» a ajouté Mme Guignard faisant ainsi référence à la deuxième vague de coronavirus qui incite également les membres des clubs des 50 ans et plus à ne plus participer à des voyages organisés. «En raison des mesures sanitaires dictées par la santé publique, on peut rouler à 26 passagers au lieu de 56, ce qui rend aussi le prix des billets beaucoup plus dispendieux», a-t-elle ajouté. Les voyages scolaires ont également été annulés en raison de la pandémie.
AIDE DE 16 M$ DEMANDÉE
«Le transport nolisé-touristique crée des retombées économiques d’importance pour le Bas-Saint-Laurent et sera nécessaire au moment de la reprise des activités», a souligné Mme Guignard. Elle appuie donc sans réserve la Fédération des transporteurs par autobus du Québec qui a demandé une aide de 16 millions de dollars au gouvernement fédéral afin de couvrir les frais fixes de ses entreprises membres allant du 1er octobre 2020 au 1er avril 2021.
Cette demande est rendue nécessaire, selon la Fédération, puisque les programmes de soutien développés par les gouvernements sont difficilement applicables aux transporteurs nolisé-touristiques. «En effet, les immobilisations importantes et la structure de financement des transporteurs ne leur permettent pas le luxe de se diriger vers des programmes nécessitant d’accumuler de nouveaux emprunts. Par ailleurs, en contexte d’arrêt complet des activités, la subvention salariale est insuffisante aux transporteurs», a-t-on indiqué.
Au Québec, les pertes de revenus colossales des membres de la Fédération des transporteurs par autobus mettent en péril la survie de plus de 160 entreprises et de 4 000 emplois directs. Sans intervention du gouvernement, la Fédération craint que certains transporteurs nolisé-touristiques n’arrivent tout simplement pas à survivre jusqu’au printemps.
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