Un projet de recherche mené conjointement avec la Ville de Rivière-du-Loup récipiendaire
Le Fonds de recherche du Québec – Nature et technologies (FRQNT) annonçait ces derniers jours les six récipiendaires de la première édition du programme pilote VISAGE MUNICIPAL, qui s’assortit d’une bourse de 100 000 $. Parmi ceux-ci figure un projet dans lequel s’investit la Ville de Rivière-du-Loup.
Lancé en avril 2020, ce programme invitait des équipes de chercheurs et d’acteurs du milieu municipal à s’allier dans la réalisation de projets de recherche arrimés sur les besoins des municipalités du Québec en matière de recherche et d’innovation. Le projet en cours sur le territoire se nomme Gestion optimisée des eaux pluviales en vue de la protection de l’habitat du poisson et met en partenariat des professionnels de l’Institut national de la recherche scientifique, l’Université Laval, la Ville de Rivière-du-Loup et la municipalité d’Adstock.
Le développement du territoire et les changements climatiques entraînent une pression sur les réseaux de drainage et les cours d'eau des municipalités. L'imperméabilisation des surfaces d’une part, avec l’asphalte, le béton, etc., et les modifications des fréquences et volumes de pluie associés aux changements climatiques de l’autre, apportent des modifications importantes au cycle hydrologique naturel ainsi qu'une contamination des eaux de ruissellement. Des données seront donc récoltées pendant deux saisons estivales à Rivière-du-Loup et Adstock, afin de mieux comprendre l'impact des rejets urbains sur la qualité de l'habitat du poisson et la façon dont les ouvrages de contrôle à la source des eaux pluviales permettent de réduire cet impact.
Selon le directeur du Service technique et de l’environnement, Gérald Tremblay, «l’urbanisation a des effets sur l’environnement et le rôle des villes est d’en minimiser la portée. Avec les systèmes modernes d’égout pluvial, on oublie parfois que la pluie qui tombe et est captée par l’égout pluvial finit bien par être rejetée quelque part, ce qui a nécessairement un impact sur le milieu récepteur. À titre d’exemple parmi d’autres, le simple réchauffement de la pluie au contact de l’asphalte l’été risque d’influer le taux d’oxygénation de l’eau à la sortie de l’égout pluvial.»
L'objectif principal du projet est donc d'étudier l'impact de l'utilisation d'ouvrages de contrôle à la source des eaux pluviales en milieu urbanisé sur la protection de l'habitat du poisson des milieux récepteurs. Les données récoltées permettront de développer des outils et des modèles mathématiques qui seront utilisés, notamment, pour évaluer comment et dans quelle mesure des ouvrages de contrôle à la source des eaux pluviales pourront être intégrés dans les futurs projets de développement à Rivière-du-Loup et Adstock, de façon à réduire au maximum l'impact potentiel de ces développements sur l'habitat du poisson.
«Les municipalités ont tout intérêt à optimiser la gestion des eaux pluviales au lieu même de la tombée de la pluie, autant du point de vue environnemental qu’économique. Le projet de recherche en cours permet de documenter et appuyer de données précises l’efficacité des méthodes que l’on met de l’avant. À terme, il est souhaité que le ministère de l’Environnement, pouvant s’appuyer sur des études et des données certifiées, accepte le procédé aussi pour les nouveaux quartiers, au bénéfice des municipalités et des promoteurs. Je tiens d’ailleurs à souligner l’apport de Guillaume Fournier, ingénieur chez nous, à la recherche en cours», conclut Gérald Tremblay.
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