Un don qui tisse des liens
Près de 200 machines à coudre en cadeau
Il y a certaines rencontres qu’on n’attend pas, mais qui semblent faites pour arriver. L’une d’entre elles s’est produite la semaine dernière quand Louis-Marie Veilleux est entré dans la Boutique Africaine Chez Papa Noel à Rivière-du-Loup. Quelques minutes plus tard, le Louperivois faisait cadeau de près de 200 machines à coudre à Papa Noel Sow afin qu’elles puissent être utilisées dans le cadre d’un projet aux objectifs communautaires et sociaux au Mali et au Burkina Faso.
Ayant fait carrière dans le domaine du rembourrage, M. Veilleux travaille avec les machines à coudre depuis une vingtaine d’années, mais il les collectionne depuis plus longtemps encore. Avec le temps, il a accumulé une impressionnante collection, incluant des dizaines de modèles différents fabriqués dans plusieurs pays. Des machines commerciales, d’autres de bureau.
Un peu de tout pour rendre des couturiers fous de joie, finalement.
Récemment, il a souhaité se défaire de certains biens, dont plusieurs de ces machines. «J’en ai vendu quelques-unes, j’en ai données aussi, mais il m’en restait encore beaucoup trop et je ne voulais pas les jeter. J’ai investi beaucoup de temps et d’argent dans leur achat et leur entretien. Je voulais qu’elles soient utiles», raconte-t-il.
Le 20 juillet, il a donc rassemblé une douzaine de modèles qu’il a déposés dans son petit campeur. Avec sa conjointe, Francine Côté, il avait dans l’idée d’aller en donner quelques-unes à la Société Saint-Vincent-de-Paul et au Centre d'entraide Maskoutain sur la rue Témiscouata, entre autres.
Et puis, une fois sur la rue Lafontaine, il a eu une idée. Celle d’arrêter à la Boutique Africaine chez Papa Noel pour lui parler des machines qu’il avait à donner. «J’avais fait des démarches pour essayer de les envoyer en Afrique ou en Haïti, mais c’était trop compliqué. J’ai pensé qu’il pouvait peut-être nous aider ou être intéressé.»
Sur place, Papa Noel Sow a accueilli Louis-Marie Veilleux avec l’enthousiasme qu’on lui connaît, même si c'était leur première rencontre. Il lui a expliqué qu’il pourrait envoyer ces quelques machines à sa tante et son cousin qui travaillent tous les deux dans le milieu de la couture au Burkina Faso et au Mali, que ces appareils pourraient avoir une seconde vie dans le projet communautaire qu’il souhaite mettre sur pied de ce côté de la planète.
M. Veilleux venait de trouver ce qu’il cherchait. Sans hésiter, il a annoncé à son nouvel ami qu’il en avait plus de 150 autres à la maison et qu’elles étaient à lui s’il les voulait.
«Quand il m’a annoncé cela, j’ai pleuré», confie Papa Noel Sow lorsque rejoint à la résidence du couple, la semaine dernière. «J’étais émotif, puisque ça m’a profondément touché. C’est un grand cadeau, offert avec beaucoup de cœur. Je commençais à rougir, j’avais la chair de poule», ajoute-t-il avec humour.
AIDER SON PROCHAIN
Comme si les étoiles étaient alignées, Jean-Marie Veilleux et Francine Côté ne pouvaient pas mieux tomber. Papa Noel Sow raconte qu’il travaille actuellement à la création d’une association afin d’apporter son aide en Afrique de l’Ouest. Les machines à coudre, un cadeau tombé du ciel, permettront d’apprendre à de nombreux jeunes Africains à coudre. Ils pourront aussi se familiariser avec la mécanique des appareils, devenir autonomes et productifs.
«Mon cousin avait 10 ou 11 ans quand il a appris à coudre. Aujourd’hui, il a un atelier et il nourrit sa famille et ses enfants avec son métier, avec ce qu’on lui a transmis comme connaissances. Je veux lui donner la chance de redonner. Il pourra forger d’autres enfants comme lui», explique Papa Noel Sow, citant un vieil adage.
«Au lieu de donner du poisson à quelqu’un, apprends-lui à pêcher. C’est ce que je veux faire. Ils seront autonomes et ils pourraient avoir leur propre atelier. Certains pourraient même confectionner des habits qui pourraient ensuite se retrouver à la boutique.»
Pour Francine Côté et Jean-Marie Veilleux, tout s’est emboité d’une bien jolie façon. Le jour de cette rencontre était celui de leur 47e anniversaire de mariage. «On voulait faire quelque chose de spécial et ç’a été cette rencontre avec Papa Noel. C’est notre coup de cœur aujourd’hui. C’est touchant de le voir aussi enthousiaste, de le voir vouloir redonner à son tour. Nous sommes très heureux», confie Mme Côté.
Le couple a avoué avoir été ému par le projet du joyeux commerçant de la rue Lafontaine. Ils sont emballés à l’idée de l’aider à le réaliser. Papa Noel Sow, lui, était toujours ébahi par cette générosité alors qu’il empilait les machines dans sa voiture. Son deuxième voyage d’une longue série. «Ce n’est pas tout le monde qui peut faire un don comme ça. C’est vraiment quelque chose…», laisse-t-il tomber.
Parfois, un simple don peut faire autant de bien à celui qui donne qu’à celui qui reçoit. En voilà un qui va aller loin et faire un grand bout de chemin, ici comme ailleurs.
2 commentaires
Quelle superbe idée!