Reconnaitre ceux qui prennent soin des ainés
Du 6 au 12 novembre dernier se déroulait la Semaine nationale des personnes proches aidantes qui a pour but de reconnaitre leur rôle au sein de la société. Selon Guillaume Côté-Philibert, directeur général du Centre d’aide aux proches aidants des Basques (CAPAB), identifier leur travail colossal est un premier afin d’aider les proches aidants à réaliser qu’ils ne sont pas seuls dans leur situation.
Au Québec, ce sont 85 % des soins aux personnes âgées qui sont donnés par des personnes proches aidantes. Dans la MRC des Basques, qui contient la population la plus âgée de la province, 1700 sont proches aidants. «Le contexte fait que les gens sont un peu forcés de prendre ce rôle-là, alors qu’il y en a qui sont encore sur le marché du travail», raconte le directeur général. Certains doivent donc diminuer leurs heures au travail ou tout simplement arrêter de travailler.
«Mais ce qui est important, c’est que les gens commencent à se reconnaitre», assure-t-il. Il note une certaine amélioration au fil des années, mais estime qu’il reste énormément de chemin à parcourir. «C’est bon de demander de l’aide avant de devenir épuisé», mentionne M. Côté-Philibert en ajoutant que divers services sont offerts par des organismes à la portée des citoyens comme Logis-Aide.
Dans la situation d’Isabelle Rioux, elle a fait appel au CAPAB puisqu’elle se sentait essoufflée, dépassée, épuisée. Sa première année de proche aidance a été excessivement difficile, l’organisme lui a donc fait relais à raison de trois heures par semaine. Ce répit lui a permis de prendre du temps pour elle et l’aide, tranquillement, mais sûrement, à se réapproprier sa personne. «C’est-là qu’on voit qu’il faut vraiment aller cogner aux portes de ces organismes-là, sinon on pète au frette», souligne Mme Rioux en riant. D’après elle, il est important d’informer la population au sujet de la proche aidance : «Si je n’avais pas été dans le milieu, c’est certain qu’il y aurait des organismes que je n’aurais probablement pas contacté, réseauté. Quelqu’un qui tombe comme ça proche aidant et qui ne connait pas ce milieu-là, il a besoin d’aide.»
Une personne proche aidante s’oublie beaucoup, relève Guillaume Côté-Philibert. Il indique que sans les proches aidants, aucun soutien à domicile ne serait possible. «Il ne faut pas prendre ça pour acquis», soutient-il, mais bien soutenir toutes personnes proches aidantes, puisque dans certaines situations ces dernières peuvent tomber malades et mourir avant la personne aidée. Plusieurs proches aidants des Basques sont eux-mêmes âgés, les ainés constituant 31,5 % de la population, alors qu’au Québec ils comptent pour 18,8 % de la population.
Isabelle Rioux partage qu’elle a de la chance d’avoir les pieds au CAPAB. «Il faut en parler pour que le gouvernement aide de plus en plus les gens qui sont à domiciles», soutient-elle. Pour M. Côté-Philibert et elle, il importe que la proche aidance ne soit pas vue comme une chose négative, mais bien comme un rôle valorisant et précieux pour la communauté. «Il faut le mettre en valeur afin d’éviter qu’il ne demeure un préjugé», indique le directeur général du CAPAB.
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