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Hommage au grand cœur de Mamie Gigi

durée 12 août 2024 | 06h59
  • Andréanne Lebel
    Par Andréanne Lebel

    journaliste

    Un cœur immense dans les bras, Mamie Gigi apparaît, souriante, dans une aquarelle de la couverture d’un livre pour enfants sur le deuil rédigé par Monica Simard. La mémoire de Gisèle Beaulieu, Mamie Gigi, est gardée en vie et à travers ce projet lumineux. Elle continuera d’avoir un impact positif sur la communauté, cinq ans après son suicide.

    Comme sa blessure est moins vive aujourd’hui, la fille de Gisèle Beaulieu, Manon Dionne, peut parler de son parcours avec un peu plus de recul. «Le décès de ma mère, ça a donné un gros coup à ma famille et à la communauté de Sainte-Hélène-de-Kamouraska», explique-t-elle.

    Au départ, Manon n’osait pas appeler le Centre prévention suicide du KRTB pour demander de l’aide. «J’ai fini par me décider et j’ai eu quatre ou cinq rencontres avec un intervenant. On a vu toutes les parties du deuil, j’ai écrit des lettres [pour me libérer]», témoigne Manon Dionne. Sa conjointe, Monica Simard, est sans équivoque, l’intervention de l’équipe de l’organisme a fait une réelle différence.

    Le choc a peu à peu laissé sa place à la colère et à la culpabilité. «Au début, l’entourage est vraiment là. Les gens font leur deuil avec le temps. Je me demandais pourquoi, moi, je n’oublie pas et que je ne suis pas capable de passer à autre chose», raconte Manon.

    La porte de la maison de sa mère Gisèle Beaulieu était toujours ouverte à tous, à Sainte-Hélène. Elle était une mamie pour sa famille, mais aussi pour la communauté. Son départ soudain a laissé un vide impossible à combler.

    «Ma mère, c’était une personne de party, une grand-mère exceptionnelle. Mamie Gigi avait un grand cœur. Sa maison était très accueillante. Elle aimait ça être entourée de monde. C’était une personne ricaneuse et chaleureuse. C’était impossible de se douter de quoi que ce soit.»

    Monica Simard a offert à sa conjointe un livre qu’elle a créé sur l’histoire du départ soudain de sa belle-mère. Elle voulait ainsi que les futurs petits-enfants de Mamie Gigi puissent la connaître, même si elle n’est plus là.

    «J’aurais aimé ça qu’elle puisse rencontrer notre fils Miro. Le livre nous permet de garder sa mémoire en vie. Ça fait chaud au cœur de pouvoir le partager. C’est vraiment aligné avec ses valeurs et la personne qu’elle était», ajoute Manon.

    «À travers le livre, il y a plein de clins d’œil pour les gens qui l’ont connue. On voit sa maison, son numéro de porte. Elle aimait beaucoup les papillons, les monarques», détaille Monica.

    L’une des protagonistes, une petite fille, nomme le deuil de sa Mamie Gigi ainsi : «J’ai regardé le ciel hier, alors que le soleil faisait dodo, et j’ai vu Mamie Gigi parmi les étoiles là-haut. Je sais qu’elle est avec moi tout le temps. Je la vois aussi dans mes rêves souvent.»

    Avec le temps, ce projet a pris de l’ampleur. Devant la réponse positive de son entourage à la publication d’un livre pour enfants, Monica Simard a lancé l’impression de plus de copies et tous les fonds seront remis au Centre prévention suicide du KRTB, grâce à l’implication de la Financière Banque Nationale – Équipe Landry et Imprimerie Publicom. Les illustrations sont signées par Pier-Anne Pelletier. Il est possible d’obtenir plus d’information ou de se le procurer en écrivant à cette adresse courriel : [email protected].

    SOUTIEN AUX PERSONNES ENDEUILLÉES

    Le Centre prévention suicide (CPS) du KRTB veut même l’intégrer à son prochain outil d’intervention auprès des jeunes endeuillés par le suicide. «En tant qu’adultes, on essaie beaucoup de protéger les enfants qui vivent le deuil d’un proche. Le livre est fort intéressant parce qu’il est bien fait, simple et imagé», indique la directrice du CPS du KRTB, Julie Jalbert.

    À la suite du décès d’un proche par suicide, le CPS offre du soutien aux personnes endeuillées, selon leurs besoins. Les intervenantes peuvent les aider à traverser une situation de crise et les accompagner à plus long terme lors de rencontres individuelles ou de groupe.

    «Quand une personne décide de mettre fin à ses jours, il y a une complexité dans ce deuil. Les proches ressentent de la colère, de la culpabilité, des regrets […] Certaines personnes n’ont pas besoin d’en parler sur le coup parce qu’elle se mettent en ‘’mode survivant’’. Le deuil finit par revenir et on est là plus tard aussi», indique la directrice du CPS du KRTB, Julie Jalbert.

    Des rencontres en groupes fermés sont aussi organisées et elles mettent en relation des personnes qui ont vécu la perte d’un être cher par suicide. Mme Jalbert souligne que la culpabilité ressentie par les proches peut s’avérer particulièrement envahissante. «On se critique, on se demande si on aurait pu en faire plus ou ce qui serait arrivé si on avait été là, ce qu’on aurait pu changer», ajoute-elle.

    Julie Jalbert rappelle que lorsqu’une personne se suicide, son départ affecte au moins 10 personnes dans son environnement immédiat : au travail, sa famille, ses amis. «Nous ne sommes pas là seulement pour les personnes qui ont des idées suicidaires. Nous intervenons pour celles qui vivent un deuil. Les émotions qui l’accompagnent sont très fortes, il ne faut pas les minimiser. Les personnes endeuillées ne sont pas moins importantes que les autres», conclut-elle.

    Il est possible de rejoindre le CPS du KRTB au 418 862-9658 du lundi au vendredi de 9 h à 12 h et de 13 h à 17 h, ou par courriel à [email protected]. Les services de

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